Rue Bograshov à Tel Aviv, il est plus de 21 heures et on avance difficilement sur les trottoirs : vélos, poussettes, groupes d’amis en rangs compacts et tous ceux qui attendent devant les restaurants que vienne leur tour d’avoir une table. La foule des vacanciers prend d’assaut la pizzeria, le sushi bar, le burger, les cafés, les bars, les boutiques de falafel ou de shawarma. Ils ont très faim. Ils se sont réveillés vers 15 heures et après un breakfast plutôt qu’un petit déjeuner, ils ont envahi les plages : Banana, Frishman, Gordon surtout. Sur le sable, parasols, chaises, relax, tout était pris et il y avait foule sur le bord de mer: impressionnant!
Ils viennent dîner et prendre des forces : la soirée et la nuit vont être longues. Les bars n’ont plus un seul tabouret de libre bien qu’ils envahissent tout le trottoir, la bière en chopes de 50 cl, les cocktails, Mojito ou Caïpirinha , rhum, sucre de canne, menthe, le consommateur raisonnable les commande par tournées successives.
Après, ils vont en boîte, « Valium » ou « Clara » principalement : ils dansent et boivent jusqu’à plus soif et ils terminent en couple le plus souvent. Ce sont les vacances telles qu’ils les ont rêvées : le soleil, la mer, les amis, les copines, les beaux mecs, les « canons ». Rue Ben Yehuda ou sur Dizengoff, Boulevard Rothschild ou à Neve Tsedek, c’est le même scénario.
Ils ont 17 ans, ils ont 20 ans et les plus vieux approchent des 25 ans. Joshua, Jonathan, Raphaël, Nathan, Ethan … Hannah, Rebecca, Ronit, Sarah, Noa, ils ont presque tous des prénoms bibliques et des passeports français : ils sont les « Tsarfatim » (les français).
Ils déferlent sur Tel Aviv en août malgré les menaces de guerre, la crainte des attentats, la cherté des hôtels, la faiblesse de l’euro. Ils viennent à Tel Aviv, une plage de 10 km, mille choses à visiter, des gens accueillants, la joie de vivre, le sourire et l’éclat de rire, la vie en mieux!
Ils ont lu que la Maire de Paris organisait à Paris -Plage une journée Tel Aviv sur Seine et ils ont suivi avec effarement la levée de boucliers contre Israël, écologistes, communistes, gauchistes, anti sionistes et anti juifs de tout poil, tous coalisés pour empêcher qu’une journée d’amitié puisse avoir lieu sur un quai de Seine.
André Mamou
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