« Tel Aviv Sur Seine » a été décidé bien avant cet été, au mois de Mai 2015, à Tel Aviv lors d’une visite de Anne Hidalgo à son homologue travailliste (Union sioniste) Ron Huldai. dans le cadre d’un accord de jumelage culturel signé en 2010 entre la Ville de Paris (Département/Commune) présidée par Mme Anne Hidalgo, maire (PS) et la Municipalité de Tel Aviv.
C’est donc un événement régulier et qui n’a pas été organisé en réponse à quelque événement que ce soit.
S’il fallait attendre que les choses se calment entre les « antisémites » et les « philosémites », les « pro-Israël » et les « pro-palestiniens », dans combien de temps la Ville de Paris et Tel Aviv pourraient-elles célébrer leur « amitié »? Et où? Dans un salon de la Mairie?
Il faut souligner la grande inquiétude des juifs de France, qui sont représentés par des courants de toutes obédiences, certains très activistes, d’autres moins, certains extrémistes, d’autres non, certains « ethnicistes », d’autres « universalistes », mais tous s’accordant à dire que la France ne représente plus une garantie suffisante d’avenir pour des juifs dont les parents sont les derniers témoins et de la Libération, et de la Collaboration, et des guerres coloniales et post-coloniales. Quant à ceux qui ont connu la révolution bourgeoise de 68 qui fut aussi le sommet de la répression post-stalinienne en Europe de l’Est communiste, ils sont aujourd’hui à la retraite (encore très active, cela dit).
Il y a donc un poids du Souvenir considérable sur des épaules qui auront à assumer d’autres conflits, d’autres blessures mais toujours la même espérance redoublée. Il faut, pour être jeune et juif aujourd’hui, être à la fois tanné et souple, épanoui et grave, profond et superficiel.. Une gageure que seuls le pluralisme d’Israël, l’héritage du Talmud et le désir de progrès spirituel et d’ouverture au monde permettent de relever.
Il aurait été intéressant de lire dans cet événement parisien qui agite au moins autant les juifs que leurs adversaires unilatéralistes de la « paix arabe », ce que représente vivre, s’épanouir et demeurer en France, et plus particulièrement à Paris, alors que la disparition de parents en efface le souvenir ; ce souvenir aujourd’hui décrié, et aussi dénié par beaucoup de juifs fatigués du fardeau les rend « coupables » et soucieux. Ce « Tel Aviv sur Seine » qui n’a pas encore eu lieu à l’heure qu’il est représente pour pour les jeunes juifs un paradoxe quasi insoutenable : une fête joyeuse et insouciante sur une imitation en modèle réduit de la culture ludique et nonchalante telavivienne (qui est la ville la plus laborieuse et inventive d’Israël, centre mondial du High-Tech) d’un côté.
Et de l’autre côté et en même temps, un rappel à l’ordre d’une Mémoire stigmatisée par des ombres ennemies que l’on craint de voir débouler du Pont d’Arcole, flammes, cris et coups de poing à la main, et en un moment où l’on veut juste être soi, en famille, c’est-à-dire entre français amoureux de la France et d’Israël et juifs de France en vacances éventuellement mobilisables pour défendre Eretz Israël mais aussi la terre de France pour les mêmes raisons qui font que plus de 7000 juifs ont agonisé, crié et prié dans les geôles de la Conciergerie, juste en face, sur l’Ile de la Cité, entre 1941 et 1944.
En ce qui concerne les « arabes », les maghrébins de France ne demandent rien que la tranquillité et la cessation de leur récupération mémorielle et culturelle. Et les familles bédouines de la plaine de Jaffa en ce moment à la plage avec les juifs et les autres touristes et résidents de la région, sont totalement étrangers à la logorrhée libertaire de l’intelligentsia de la Rive Gauche parisienne qui n’est pas celle du Jourdain.
Insouciance, vacances, résistance.. Toujours…. Toujours…. Toujours… Clémence et Miséricorde!
Pour ces raisons, et quelles que soient les manipulations maçonniques, politiques, socialistes, droitistes, gauchistes, libertaires des deux côtés, anarchistes ou maurassiennes, palestinistes ou saoudiennes, iranistes ou irénistes.. Je soutiens Tel Aviv sur Seine qui est le droit à manifester sa joie de vivre et non de mourir.
C’est tout ce que j’aurai à dire à la famille Lévy et à la famille Al Husseini qui dégusteront leur glida en regardant l’Ile St Louis bercée d’ombre et de soleil en chattant avec tatie Rachel et oncle Jalal de l’autre côté de la Méditerranée.
Faites la fête, pas la tête!
HAVA NAGUILA !
https://youtu.be/y5KklCkyKsA
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