L’avocat et écrivain américain, qui fut l’un des conseillers du président Kennedy, est mort lundi à New York à l’âge de 86 ans. En France, il avait été élevé au rang de grand officier de la Légion d’honneur.L’avocat et écrivain américain Samuel Pisar, qui fut l’un des plus jeunes et célèbres survivants de la Shoah, est mort lundi à New York à l’âge de 86 ans, a-t-on appris mardi auprès du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
« Il était l’un des rares survivants très connus avec Elie Wiesel et Simone Veil », a déclaré à l’AFP le président du Crif, Roger Cukierman, qui a dit perdre « un ami ». Né à Bialystok, en Pologne, le 18 mars 1929, il avait été déporté à 13 ans à Majdanek, puis à Auschwitz et à Dachau où il avait été libéré à 16 ans. Il avait raconté son expérience des camps nazis dans ses mémoires sous le titre « Le Sang de l’espoir ».
Je suis très triste d’apprendre le décès de Samuel Pisar. Mes pensées vont à son épouse Judith et à sa famille. pic.twitter.com/i1t43S69QA
— Roger Cukierman (@RogerCukierman) 27 Juillet 2015
Conseiller de JFK
Universitaire, avocat international renommé et écrivain, Samuel Pisar avait aussi été dans les années 60 conseiller du président américain John Fitzgerald Kennedy pour le commerce international.
Cet homme était bien connu en France, où il a vécu à plusieurs reprises et été élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur. Jacques Chirac avait cité sa contribution à la mémoire du génocide juif dans son fameux discours du Vel d’Hiv en 1995, soulignant la nécessité que la France se souvienne, « pour que le sang de l’Holocauste devienne, selon le mot de Samuel Pisar, le ’sang de l’espoir’ ».
« Une soif unique de vivre »
Dans un communiqué, François Hollande a salué « un homme au destin exceptionnel qui traversa les tragédies du siècle dernier avec un courage et une soif unique de vivre et de faire avancer le monde ». Ambassadeur de l’Unesco pour l’enseignement de la Shoah et des génocides, « Samuel Pisar s’était voué à l’impérieuse obligation de transmettre ce qu’il avait vécu et avait dédié ainsi son parcours hors du commun à la mémoire de celles et de ceux passés par l’horreur des camps nazis », a souligné le président de la République.
Samuel Pisar était également membre d’honneur de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme).
#Samuel Pisar est mort. Un « Mensh » nous a quitté. Silence, recueillement, respect et immense tristesse.
— Alain Jakubowicz (@JakubowiczA) 28 Juillet 2015
Beau-père de l’adjoint de Kerry
Dans un communiqué, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a exprimé sa « tristesse » et salué « l’énorme résistance » du survivant de la Shoah et son « courage, source d’inspiration » pour les autres. Dans un message à la tonalité plus personnelle, John Kerry a adressé ses condoléances et ses prières à son adjoint Tony Blinken, dont Samuel Pisar était le beau-père, ainsi qu’à sa femme Evan, sa sœur Leah et sa mère Judith. « Le dévouement au service public et l’engagement en faveur de la justice et de la vérité qu’incarnait Samuel Pisar sont aujourd’hui perpétués par son beau-fils, chaque jour de l’année », a-t-il ajouté.
Avec AFP
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