A la lumière des derniers événements relatifs à la participation de l’administration Obama au boycott d’Israël et à la signature des Accords de Vienne avec l’Iran, on est en droit de se demander si le président Barack Obama n’est pas sous l’influence d’une récente étude intitulée « Se préparer pour un après-Israël au Moyen Orient » (1)
Il y a 2 ans le « Foreign Policy Journal » a révélé qu’un cadre de l’unité de recherche de la CIA avait indiqué que cette étude avait été commandée par le Renseignement américain.
Dans cette étude, Israël est classé comme « la plus grande menace » pour les Etats-Unis, du fait que les puissantes relations israélo-américaines entravaient des relations « normales » avec les pays arabo-musulmans, et au delà, avec l’ensemble de la communauté internationale…. Cette étude a donné lieu à un Rapport officiel.
Dans ce Rapport, la présence israélienne au delà la ligne verte est considérée comme non légitime, immorale et non « tenable », désignée comme une occupation de la Palestine par l’Europe, via un groupe étranger…. A la lumière des événements qui ont suivi le printemps arabe, et du réveil islamique qui s’est emparé de la majorité du 1,2 milliard d’arabes et de musulmans, le Rapport précise que les Etats-Unis ne peuvent plus défendre cette occupation. Il est de la plus haute importance et de l’intérêt américain de construire de bonnes relations avec 57 états musulmans, plutôt que de lier les intérêts nationaux à un petit état dont les dimensions ne dépassent pas celles du New Jersey….
Le Rapport poursuit en accusant Israël d’intervenir dans les affaires intérieures des Etats-Unis, aussi bien en l’espionnant directement, qu’à travers 60 organisations éminentes et 7500 officiels qui cherchent à intimider et à dominer les medias et les agences gouvernementales, ce qui est intolérable. Il ajoute que le pays n’a plus les moyens financiers pour aider Israël, pays qui devient de plus en plus anti-démocratique, pratiquant de plus en plus l’apartheid, selon les sources du Renseignement.
Il est étonnant que ce Rapport ne mentionne nulle part l’influence grandissante et effective de la Confrérie des Frères Musulmans, de l’Arabie saoudite, qui a un lobby puissant, et des organisations iraniennes. Ce rapport ne condamne pas le soutien accordé à un pays comme le Maroc qui occupe illégalement le Sahara Occidental, alors qu’Israël se trouve en Judée-Samarie en toute légalité. Le Rapport ne mentionne nullement l’espionnage pratiqué à grande échelle par l’Amérique pour aider des pays arabes non démocratiques à exister, bien qu’ils présentent réellement un risque pour elle. Le Rapport n’adopte que la rhétorique antisémite de l’Autorité Palestinienne, condamnant l’Aipac par exemple, pour le cas d’espionnage en 2005 de James Kirchik, qui a clamé dans le Wall Street Journal que son intervention n’était que politique, précisant notamment que « si c’était vraiment un cas criminel, la moitié des journalistes du Belt Way auraient dus être condamnés! » Bien qu’il manque d’arguments historiques et de logique intellectuelle, ce Rapport intitulé « Se préparer pour un après-Israël au Moyen Orient » a eu une influence décisive sur l’administration Obama.
Rappelons ici qu’une fois élu en 2008, les premiers gestes du président Obama ont été d’appeler d’abord Abou Mazen, puis de faire un discours à l’Université théologique du Caire, disant aux Frères Musulmans qu’Israël n’a été créé que suite à la Shoa, et non pour des motifs historiques d’attachement millénaire à la terre de ses ancêtres. Après avoir juré de combattre les stéréotypes négatifs relatifs à l’Islam, Obama a strictement appliqué les poncifs du Rapport, déclarant même que « la Guerre contre le Terrorisme était close ». Depuis ce jour sa politique a favorisé les éléments radicaux de l’Islam, tout en s’éloignant d’Israël, — et des amis traditionnels de l’Amérique, par ailleurs. Il est allé jusqu’à supprimer des manuels de formation contre le terrorisme toute mention liée au jihad ou à l’Islam !
En 2010, Obama a dit au New York Times que la solution du conflit palestino-israélien était « vitale » pour l’intérêt de la sécurité nationale américaine, parce que ce type de conflit au Moyen Orient « coûte beaucoup en sang et en argent ». Obama a ainsi fait le lien entre ce conflit avec les Palestiniens et la sécurité des soldats américains dans les guerres menées par les Etats-Unis en Afghanistan, Irak, Syrie et ailleurs. Il a même précisé que la clé de la paix se trouvait à Jérusalem, plutôt qu’à Téhéran ou une capitale arabe.
Puis Obama a annulé les assurances de sécurité que l’ex président G W Bush avait promises à Israël, y compris « les frontières sûres et reconnues » selon la résolution 242 du Conseil de Sécurité de l’Onu, le non retour des réfugiés en Israël et le non retour aux lignes d’armistice de 1967. Il a systématiquement condamné Israël pour les implantations au delà de la ligne verte et a nié que Jérusalem faisait partie d’Israël. Il n’a jamais condamné la terreur palestinienne et les incitations au meurtre d’Israéliens.
Il a aussi incité au changement de la plateforme du Parti Démocrate, pour qu’elle ne mentionne pas Jérusalem comme capitale d’Israël, qu’elle n’indique pas que les réfugiés palestiniens devaient être réinstallés dans le futur état de Palestine, que le Hamas soit isolé, à moins qu’il ne renonce au terrorisme et qu’il reconnaisse à Israël le droit d’exister. Dans la même veine, la plateforme ne mentionne plus le « maintien de la supériorité militaire d’Israël »….
De plus, les Etats-Unis ont commencé à faire pression sur Israël sur n’importe quel sujet, par exemple, pour libérer des terroristes ayant du sang sur les mains contre de vagues promesses de négociation sans lendemain. La position américaine a endurci la partie palestinienne qui s’est obstinée à ne plus faire de concessions, puisque Obama montait les enchères de son côté. Adieu la solution à 2 états pour 2 peuples et adieu à toute paix.
En appuyant les Frères Musulmans et les islamistes, l’administration Obama a créé une situation dangereuse pour Israël au Moyen Orient. En éliminant Qadahfi en Libye, Obama a ouvert les stocks d’armes aux islamistes de tout bord. En éliminant Moubarak, Obama a ouvert la voie aux Frères Musulmans. En n’appuyant pas Sissi, il a favorisé les islamistes de tout bord en Egypte. Obama n’a jamais condamné Erdogan et le Qatar pour leur attitude ambiguë vis à vis de l’Etat Islamique et du Hamas.
En Iran, lorsque le « Mouvement des Verts » a cherché à renverser les mollahs en 2009, Obama n’a pas levé le petit doigt pour l’aider. Rouhani venant au pouvoir, Obama n’a pas hésité à signer un accord nucléaire boiteux qui installe une hégémonie effective des ayatollahs shiites au Moyen Orient, directement ou à travers les nombreux groupes terroristes et milices affiliés. La levée des sanctions financières et économiques renforcera le pouvoir des ayatollahs installés en Iran pour des décennies. Il a été signalé par ailleurs que selon l’accord signé, les Etats-Unis aideront l’Iran contre tout sabotage de leurs installations nucléaires et abattront tout avion qui chercherait à les détruire.
Obama avait fixé des lignes rouges en Syrie qu’il n’a pas respectées. Ce pays est à moitié contrôlé aujourd’hui par l’Etat Islamique et les milices pro-iraniennes. Les groupes modérés qui se sont rebellés contre le régime pro-iranien des Assad, se sentent trahis par Obama.
L’Irak est également aux mains de l’Etat Islamique d’une part et d’un gouvernement pro-iranien d’autre part, situation pour le moins explosive, quand on la compare à celle laissée par le général Petraeus.
Obama a rendu en 7 ans la région du Moyen Orient très dangereuse pour Israël. De plus il a favorisé des lobby antisionistes comme JStreet et New Israel Fund qui agissent dans le but de favoriser le boycott d’Israël et d’enlever toute légitimité à un état juif.
L’administration Obama se prépare ainsi à l’après Israël.
Par Rachel Abraham – http://www.jewsnews.co.il/2015/07/20/op-ed-obama-foreign-policy-signals-the-us-is-preparing-for-a-post-israel-middle-east/
Traduit et adapté par Albert Soued, écrivain – Tel-Avivre
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