Le vice-chancelier et ministre de l’Economie allemand Sigmar Gabriel, se rend dimanche en Iran où il doit s’entretenir avec le président Hassan Rohani, devenant ainsi le premier haut responsable occidental à se rendre à Téhéran depuis l’accord sur le nucléaire iranien.
La question de la reconnaissance d’Israël par la République islamique sera au menu des discussions, a-t-il annoncé, précisant qu’il ne pouvait y avoir de “relations stables et véritables” entre l’Allemagne et l’Iran sans acceptation de l’existence de l’Etat hébreu.
Les grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) ont conclu à Vienne un accord historique avec l’Iran sur son programme nucléaire qui devrait rester essentiellement civil.
L’accord va permettre une levée progressive des sanctions internationales et “de poser les bases d’une normalisation des liens économiques avec l’Iran à condition que les dispositions (de l’accord) soient respectées”, a indiqué M. Gabriel.
Mais la solidité et la durée des relations avec Téhéran dépendront du fait que l’Iran reconnaisse Israël, a insisté M. Gabriel dans l’édition à paraître lundi du quotidien allemand Bild.
“Le droit pour Israël d’exister ne doit plus être mis en question. Il ne pourra y avoir des relations stables et véritables avec l’Allemagne que lorsque la politique iranienne l’acceptera”, a-t-il martelé. “Je vais répéter cela clairement durant ma visite”, a-t-il encore dit à Bild.
Le patron de la Chambre allemande du Commerce et de l’Industrie (DIHK), Eric Schweitzer, qui accompagne M. Gabriel, a qualifié ce voyage de “signe encourageant” pour les entreprises qui, en raison des sanctions occidentales, ont perdu du terrain face aux firmes chinoises ou sud-coréennes.
L’Iran possède la quatrième plus grande réserve de pétrole au monde et la première de gaz. Berlin et Téhéran entretenaient des relations commerciales traditionnellement fortes jusqu’à la mise en place des sanctions internationales.
Exportations vers l’iran : 10 milliards d’euros
La perspective de ce voyage avait été saluée mardi par la puissante fédération allemande de l’industrie BDI, qui jugeait “réaliste” un volume d’exportations allemandes vers l’Iran à moyen terme de plus de 10 milliards d’euros, contre 2,4 milliards d’euros en 2014.
De “nouvelles chances” se présentent pour l’Allemagne notamment pour les secteurs des machines-outils, dont la fédération allemande a chiffré à 8 milliards d’euros le potentiel du marché iranien, de l’automobile et de la chimie, estimait le BDI.
Parallèlement, Christian Mihr, responsable de l’antenne allemande de Reporters Sans frontières juge qu’il serait “désastreux” si les “intérêts économiques prenaient le pas sur les droits de l’homme et la liberté de la presse”.
AFP
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