La pauvreté juive, un tabou dommageable, par Sasha Andreas

Je suis le réalisateur du premier documentaire sur les Juifs pauvres, qui sont bien plus nombreux que beaucoup ne le pensent.
Malheureusement, je semble aussi être le seul à vouloir parler aussi frontalement de ce sujet tabou.
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En préambule, cela vous surprendra peut-être d’apprendre que je ne suis pas juif; et pourtant, la monteuse et le cameraman que j’ai recrutés via Google ne le sont pas non plus. Il s’agit simplement d’un projet qui nous semblait important.
Lors du tournage à New York il y a 3 ans, j’ai eu la chance de rencontrer et d’interviewer Malcolm Hoenlein, parfois décrit comme l’un des Juifs les plus influents, ainsi que certaines des associations caritatives venant en aide aux Juifs dans le besoin. Il vaut la peine de préciser que plusieurs d’entre elles distribuent de la nourriture à tous, sans critère de religion, y compris à des populations arabes en Israël.

Voilà un sujet peu connu, dont je pensais qu’il intéresserait la presse, notamment communautaire; mais à ma grande déception, seuls 3 médias juifs dans le monde ont parlé avec ma productrice ou moi-même, dont un seul en France. D’autres ont fait des copier-coller d’articles parlant de mon documentaire, mais ne me répondent jamais quand je les contacte. En Amérique, c’est la même chose: nous avons tourné à New York, mais aucun média communautaire sur tout le continent américain de la Terre de feu au Saskatchewan n’a parlé de nous.
Quant à la presse généraliste, elle n’a couvert ma démarche que par à-coups, par exemple après l’agression antisémite de Créteil ou les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. Chaque fois qu’il y a un drame, un média se réveille, alors qu’il faudrait faire un travail de fond pour démonter les clichés et les mensonges qui nourrissent la haine. D’après une association, il y a en France près de 70.000 Juifs vivant sous le seuil de pauvreté, soit 18 % de la population juive française.
Faire connaître cette réalité devrait être une priorité, et j’ai donc contacté plusieurs ministères pour demander du soutien. La cheffe de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem a gentiment fait suivre ma requête à Fleur Pellerin… qui m’a encore une fois ignoré. Au lieu de cela, des associations subventionnées ‘luttent’ contre le racisme à coup de réunions stériles sur le thème: « le racisme, c’est mal. »
De mon côté, je me démène pour obtenir l’appui de figures publiques prêtes à faire connaître cette cause. Guy Birenbaum a été l’un des premiers à partager mon travail avec ses lecteurs. Il faut dire que l’antisémitisme est un sujet qu’il connaît bien, s’étant notamment fait traiter de « youpin crétin »…
Dans le monde du cinéma, je ne suis personne, ce qui ne m’a pas facilité la tâche; seule Audrey Dana nous a donné un coup de main, d’autres préférant se contenter de postures vaines et de phrases creuses qui ne permettront jamais de faire baisser le racisme ou l’antisémitisme.
Aux Etats-Unis, je suis heureusement parvenu à ce que quelques personnalités parlent de mon documentaire sur les réseaux sociaux. C’est notamment le cas d’une des personnes les plus influentes du monde: le fondateur de Twitter, Biz Stone:
À ma grande déception, ce tweet ne m’a ouvert aucune porte.
J’ai également obtenu un coup de pouce de la légende de la Silicon Valley, Guy Kawasaki, qui a partagé notre bande-annonce:
Si vous aussi, vous en avez assez d’entendre que tous les Juifs ont de l’argent (ce qui n’est pas un crime, soit dit en passant), n’hésitez pas à en parler autour de vous.
http://www.huffingtonpost.fr/sasha-andreas/la-pauvrete-juive-un-sujet-tabou-dommageable_b_7817468.html

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