Le deuil du 9 (tisha) Av commémore principalement la destruction des deux Temples de Jérusalem.
Cette année, on jeûne du samedi 25 juillet à 21h39 au dimanche 26 juillet à 22h25 (horaires pour les Parisiens)
Petit rappel historique, le 9 av commémore 5 catastrophes nationales du peuple juif :
1. A l’époque de Moïse, les enfants d’Israël dans le désert crurent le rapport défaitiste des Explorateurs qui voulaient les décourager d’entrer en Israël, en 1312 avant JC:
Pentateuque – תורה ▼ Nombres – במדבר ▼ Chela’h le’ha – שלח לך ▼ Ch. 14 ▼
Et pourquoi l’Éternel nous mène-t-il dans ce pays-là, pour y périr par le glaive, nous voir ravir nos femmes et nos enfants ?
2. Le Premier Temple de Jérusalem fut détruit par les Babyloniens de Nabuchodonosor et les Juifs massacrés ou exilés, en 586 avant JC,
3. Le Second Temple de Jérusalem fut détruit par les Romains de l’empereur Titus et les Juifs massacrés ou exilés, en 70 apr. JC,
4. La révolte de Bar Kochba fut écrasée par l’empereur romain Hadrien et plus de 100.000 juifs furent massacrés, en 135 apr. JC,
5. Hadrien fonda une ville païenne sur les ruines labourées et salées de Jérusalem et les Juifs y furent interdits.
Et ça ne s’arrête pas là, D.ieu nous l’avait dit, après le premier 9 av: « Vous vous êtes lamentés pour rien à cause du rapport des Explorateurs, et bien les prochains 9 Av, vous vous lamenterez pour quelque chose! »
Que sommes-nous sans Jérusalem et le Temple ?
« Lorsque Rabbi Yéhouda Halévy expose au roi des Khazars la situation du peuple juif en exil, dépourvu de son royaume, de sa terre et de son Temple, son interlocuteur s’exclame : ‘S’il en est ainsi, vous êtes comme un corps sans tête et sans cœur’ ! Et le Sage de lui répondre : ‘Nous n’avons même pas de corps ! Nous sommes des ossements desséchés et éparpillés, ceux-là mêmes qui apparurent en songe à Yé’hezkiel’. » (Kozari II, 29-30).
C’est Yéhuda Halevi qui a écrit au 12ème s. ce vers que tous les Israéliens connaissent « Mon cœur est à l’Est et moi je suis au fin fond de l’Ouest ».
On chante toujours ses chants le 9 Av.
Mark Twain, qui a visité Israël en 1867, le décrit ainsi dans The Innocents Abroad* :
Nous avons parcouru quelque distance dans un pays désolé dont la terre serait assez riche si elle n’était abandonnée aux plantes sauvages – une étendue silencieuse et affligée… La désolation qui règne ici dépasse l’imagination. Nous avons atteint Thabor en toute sécurité, et sans avoir jamais rencontré âme qui vive en chemin. Nous avons accéléré vers le but de notre périple, la célèbre Jérusalem. Plus nous avancions, plus il faisait chaud, et plus rocailleux et dénudé, repoussant et lugubre devenait le paysage… Pas un arbre nulle part, ni un arbrisseau. Même l’olivier et le cactus, ces amis que l’on rencontre sur les sols inhospitaliers, avaient presque entièrement déserté le pays. Il n’existe pas de paysage qui soit plus lassant à l’œil que celui qui marque l’approche de Jérusalem… Jérusalem est triste, lugubre et sans vie. Je ne voudrais pas vivre ici. Ce pays est sans espoir, lugubre, navrant… La Palestine est assise sous le sac et dans la cendre. »
On raconte que Napoléon entendit un 9 Av 1799 des lamentations dans les synagogues et quelqu’un lui expliqua que c’étaient les Juifs qui pleuraient leur ville et leur Temple détruits… 1700 ans plus tôt.
Napoléon s’exclama : «Un peuple qui pleure la perte de son Temple depuis si longtemps méritera sans nul doute de le voir reconstruit !»
Merci, Sire, mais pourriez-vous rappeler à vos ministres que le Temple de Jérusalem appartient au peuple juif, parce qu’ils veulent nous l’enlever avec le reste de la Judée !!!
© Joëlle de Paris pour Dreuz.info.
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