Alors que la mère est obligée d’enchaîner ménages sur ménages chez différents patrons pour nourrir ses trois enfants, la fille aînée, Sofia, une jeune élève de troisième, s’occupe quotidiennement de nettoyer leur appartement de Holon, de laver le linge de tous, de cuisiner pour sa sœur et son frère qu’elle récupère tous les jours de l’école.
Schéma classique d’un foyer mono-parental de la périphérie de Tel Aviv, les revenus manquent et Sofia fait de son mieux pour seconder sa mère, jusque là rien d’extraordinaire.
Sofia dort sur un matelas à même le sol car les pieds du sommier ont cédé et inutile de préciser qu’il n’y a pas d’argent pour le remplacer.
Quand la journaliste demande à Sofia si ça ne la dérange pas de dormir par terre, la jeune fille répond : je ne suis pas du genre exigeante …
Un jour elle décide de tenter sa chance comme mannequin, elle démarche l’agence Roberto qui impressionnée par le physique et le potentiel de Sofia, décide de l’envoyer faire un test dans une agence partenaire, l’agence Viva à Paris.
Sofia est reçue par le directeur de l’agence parisienne , elle est accompagnée d’une des assistantes de Roberto Benshoushan (le patron de l’agence israélienne Roberto), la jeune fille est intéressante, elle plait mais elle semble trop jeune pour que Viva envisage de la représenter et de l’envoyer seule à des castings…le photo shoot prévu pour le même jour est annulé, on verra par la suite, on reste en contact.
Première visite dans la capitale et première déception. Sans rancune, les deux israéliennes décident de profiter de ce bel après midi et de se promener aux alentours de l’agence, comme deux simples touristes insouciantes…
Après tout Paris reste Paris.
Elles sont impressionnées par la beauté de la ville, par l’élégance des parisiennes et par tous ces vêtements de luxe dans les vitrines de ces enseignes mondialement connues.
Elles arrivent aux abords de la maison Dior et décident de franchir le sol de ce lieu culte.
Par le plus grand des hasards, Raf Simons, le directeur artistique de Dior haute couture se trouve là lui aussi. L’assistante de chez Roberto est une admiratrice, elle le reconnaît immédiatement et s’empresse de se présenter et de présenter sa protégée. Simons est courtois et après un “small talk” d’usage, il accepte même de prendre une photo avec ses deux admiratrices.
La petite histoire aurait pu s’arrêter là, un voyage à Paris, un petit tour dans le triangle d’or et une photo avec Simons…
Mais voilà, quelques heures après l’agence reçoit un coup de fil du responsable de la communication de Dior, monsieur Simons recherche la jeune protégée de Roberto, celle qu’il a rencontrée au sein de la Maison Dior un peu plus tôt… l’agent ne comprend pas, il n’a pas encore été mis au courant de la rencontre fortuite de cet après-midi , le responsable insiste, Monsieur Simons la veut! Le défilé approche!
Et voilà la belle histoire, le vrai conte de fée, Sofia est devenue le nouveau visage de la marque Dior.
Un titre qu’aucun mannequin israélien n’a réussi à décrocher jusque là.
httpv://youtu.be/_GiCW6xH-4c
Paris, 6 juillet, musée Rodin,sous les regards des fashionistas les plus célèbres du monde, Sofia a ouvert seule le défilé de Dior Haute couture dans une robe en mousseline blanche , allure virginale et visage de madone…
Tous les regards étaient rivés sur la jeune israélienne, qui défilait pour la première fois de sa vie.
Une histoire qui ressemble à un remake de Cendrillon.
Kol a kavod lé Sofia!
Lisa Mamou
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