Quand on est touriste à Tel Aviv, il faut connaître les endroits où l’on peut déjeuner, dîner sans se ruiner.
Les hôtels de la ville ne proposent guère de pension complète, ni de formules « all included » comme celles qui ont réussi à faire de l’Espagne ou de la Turquie, les destinations phares des familles nombreuses. A Tel Aviv, les restaurants d’hôtels sont chers (tout comme leurs room service), pour la plupart, casher et pas toujours très bons.
Je ne vais pas vous donner un plan de la ville avec les emplacements de mes meilleures adresses, leur menu ou leur tarif. Je peux vous raconter comment j’ai personnellement résolu le problème et je pense être de bon conseil. Je vous indique simplement les endroits que je fréquente et qui ne me déçoivent jamais.
Premier conseil, le déjeuner est à privilégier à Tel Aviv : en effet tous les restaurants ont une carte de « business lunch » avec des formules du midi incroyablement copieuses (n’hésitez pas à demander un « doggy bag ») et pour la plupart avantageuses. Lorsqu’on vous donne les menus, demandez ceux du business lunch car certains établissements se gardent de le signaler aux touristes. Le seul piège dans ces formules, c’est souvent le prix très élevé des desserts, alors en partager un à plusieurs ou s’en passer, parfait pour votre ligne.
En général à Tel Aviv, les prix des desserts et des boissons sont élevés par rapport à ceux des plats, et dans un pays où il fait si chaud, où l’on ressent donc un grand besoin de se désaltérer régulièrement, c’est un problème. Au restaurant on peut demander des verres d’eau fraîche quand la boisson n’est pas comprise dans la formule du midi mais pour le reste du temps, je ne vais pas vous conseiller de vous promener avec une gourde ou un Thermos ni de mourir de soif, mais d’être attentif. Les prix des boissons dans les restaurants et les cafés mais également dans les nombreux kiosques et «makolet» (épiceries) sont très élevés sur- tout si vous êtes avec des enfants accros aux sodas.
Les israéliens, eux aussi grands consomma- teurs de boissons gazeuses sucrées et de caffe latte ( le fameux café « afourh ») ou autres, ont résolu le problème en privilégiant les enseignes bon marché (tout à cinq shekels soit grosso modo un euro vingt) comme celle de la chaine Cofix ou d’un de ses déjà nombreux concurrents (Cofizz! Pour n’en citer qu’un), dont l’expansion et le nombre d’établissements déjà ouverts sur Tel Aviv font penser à l’implantation tentaculaire des Starbuck à Manhattan, soit un par bloc.
Commençons par la rue la plus célèbre de Tel Aviv soit la rue Dizengoff, à l’angle de celle ci et d’Esther Amalka (dizengoff 98) il y a le beau Café Landwer, une chaine « cahol lavane » (bleu et blanc ce qui veut dire israélienne) qui a plusieurs enseignes sur Tel Aviv: Sderot Rotschild 45, Ibn Gvirol 70 au niveau du Ki- kar Rabin mais aussi le très joli Landwer de la marina derrière la piscine Gordon ou celui du Kikar Habima, qui touche le mythique théâtre du même nom).
J’y commande des demi sandwichs au poulet et à l’avocat, au thon et crudités, au roastbeef … que l’on me sert avec une petite salade fraîche et bien assaisonnée. Les petits-déjeuners à l’israélienne, copieux , appétissants et colorés, y sont servis toute la journée.
Toujours sur Dizengoff mais à l’angle de Frishman, un marchand de falafels. Très bon, plus cher que les autres nombreux falafels stores de Tel Aviv, est toujours pris d’assaut et comme il est sur le chemin de la plage autant se caler avant d’affronter la foule, le sable, et le soleil de plomb.
Mitoyen, vous trouverez le « sabirh Frish- man » (établissement culte créé par un israélien Effi qui depuis a revendu) lui aussi toujours pris d’assaut, le «sabirh» est une spécialité très appréciée , une pita remplie de tranches de pomme de terre, d’aubergine et d’oeuf dur, avec houmous et tehina et pour les plus authentiques de « l’hamba » (sauce à base de mangue et de curry).
Encore sur Dizengoff (147) un peu avant Ben Gourion, un minuscule restaurant « Kiki » spécialisé en houmous et en chakchouka. Très bon !
Sur Bograshov, à l’angle de Pinsker , il y a une étonnante pizzeria où vous pouvez com- mander la meilleure pizza du Bassin Méditerranéen et même n’en commander qu’une moitié. Les plats de pâtes sont simplement les meilleurs que l’on m’ait servis dans ma vie ! Le nom du resto «Ha Pizza» et il faut y aller, les formules du midi sont très intéressantes et bizarrement vous aurez plus de chance d’y avoir une table que le soir ou il vous faudra donner votre nom à l’hôtesse et attendre pour que votre tour vienne, assis sur un des bancs publics de la rue. La pizzeria est fermée le ven- dredi soir et le samedi en journée.
Les patrons ont repris l’ancien café Shine, sur Shlomo amelekh angle Frishman et ont ajouté à la carte les pizzas et les pâtes qu’ils font si bien, l’ambiance y est un peu plus pointue qu’à Bograshov et le Shine est ouvert le samedi.
Au 58 de la rue Bograshov, il y a un restau- rant de sushis remarquable (et remarqué, c’est un des sushis bar les plus courus de la ville) : fraîcheur, qualité, prix très corrects (là aussi des business lunchs très divers et avantageux) et un accueil plein de gentillesse . Le nom du restaurant c’est « Moon » mais en cuisine nippone, c’est un soleil.
Bograshov toujours, au numero 45, sur le trot- toir de Ha Pizza , à 20 mètres en allant vers la mer, je fréquente aussi « Shu Sha » (prononcer Shousha) un petit burger- bar de quartier, une vingtaine de couverts où les burgers sont faits à la commande et où la salade de la patronne Amalia est mystérieusement assaisonnée comme seule ma mère y parvenait.
Sur King George, angle Aneviim, un café restaurant « Streets » ouvert tous les jours, 24 heures par jour : salades, sandwichs, escalopes de poulet à la milanaise …bon niveau et prix raisonnables .
Sur Ben Yehuda au 192, tout le monde connaît un restaurant de poissons qui existe depuis plus de trente ans : « Barbunya » (nom du rouget de roche) où vous choisissez votre poisson et sa cuisson au grill ou en friture et les serveuses couvrent votre table de petites salades et de tapas et renouvellent jusqu’à ce que vous demandiez grâce.
Ben Yehuda toujours, à l’angle de Ben Gourion, une boulangerie pâtisserie, café au nom de « Lekhem ve shout » (pain et compagnie) est prise d’assaut par toute la belle jeunesse de la ville et petites faims, grandes fringales et gourmandise, tout s’y apaise .
Pour les adeptes du street food comme moi, il y a la remarquable chaine créée par le chef Eyal Shani (Master chef Israel) , « Ha miznon » dont il a exporté le concept avec succès jusqu’à notre rue des Rosiers … Tout est servi dans des pitas chaudes et moelleuses et la « lavan » (la blanche), chou-fleur et tehina, fait le bonheur des nombreux « vegans » de la ville (et des autres aussi…). Les pitas steack oeuf à cheval où kebab tehina sont, elles, très appréciées par nous autres carnivores. King Georges 30 ou Ibn Gvirol 21, ils sont tous très bons et très fréquentés.
Plus au sud, dans une ambiance particulière au joli quartier de Neve Tsedek , ma dernière trouvaille, « Jasmin et délices », au 23 de la rue Shabazi, une petite boutique «déli» où vous trouverez boutargue, boukha, mais aussi des vrais sandwichs tunisiens, des fricassés et les traditionnels gâteaux au miel. C’est nou- veau, original, très bien décoré, pas très cher et c’est la seule cuisine qui n’existait pas dans la ville. La charmante Eliza projette d’ouvrir cet été, au 47 de la même rue le «Jasmin», premier tapas bar tunisien, quelle belle idée !
André MAMOU avec Lisa à Tel Aviv
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