Cette semaine, Google va lancer en Israël son projet pilote de covoiturage qui utilise 2 applications : Waze déjà bien connue et rachetée par Google à une société israélienne, et RideWith, nouvelle application disponible dès cette semaine, et développée par la même équipe que Waze.
Dans ce premier temps, le service sera limité à la région de Gush Dan (Grand Tel Aviv), essentiellement pour les trajets domicile/travail et retour, et disponible uniquement sur Android. L’idée est de permettre aux gens qui font le même trajet de voyager ensemble et donc de décongestionner le trafic.
Le fonctionnement de ce système diffère largement de celui d’un covoiturage traditionnel. Côté conducteur, il suffit de continuer à utiliser Waze, à laquelle sera ajoutée une fonction permettant d’indiquer qu’on est prêt à participer au projet pilote et à prendre des passagers occasionnels qui veulent parcourir le même itinéraire qu’eux.
Côté passager, il faudra renseigner sur RideWith les adresses du domicile et du travail et indiquer quand on souhaite utiliser le service. L’application déterminera les pilotes concernés susceptibles de satisfaire au covoiturage. Le conducteur et le passager pourront mettre en place le trajet à l’avance, de sorte que le passager soit fixé au moins la veille de son déplacement.
A ce stade, les deux parties peuvent communiquer par message texte, sans révéler de détails personnels tels que leur numéro de téléphone, tout se faisant par le biais de l’appli.
Le paiement du trajet se fera aussi via l’application, mais le montant en sera limité. Google va proposer un prix recommandé en fonction de la distance, qui dépendra du coût de l’entretien d’une voiture comme indiqué par la société de Heshev. En 2014, ce coût était d’environ 2,10 shekels (56 cents) par kilomètre. Le prix recommandé par Google pour un trajet de Tel Aviv à Herzliya sera de 13 shekels ($ 3,46). Le transfert de l’argent du passager au conducteur se fera via l’application, et Google devrait prendre une rémunération de 15 pour cent du prix de la course, ce qui constitue une nouvelle source de revenus pour Waze.
Le montant que le conducteur reçoit après déduction de la commission ne sera donc pas particulièrement élevé, et ne peut pas représenter une source de revenus. De plus le conducteur ne pourra pas dépasser deux voyages: l’un dans la matinée vers son lieu de travail, et une autre dans la soirée, retour à son domicile. De cette manière, Waze, à travers sa société mère Google, tente de ne pas tomber sous le coup de la loi interdisant aux conducteurs privés de transporter des passagers payants. C’est la difficulté que rencontre Uber pour lancer son service de transport privé UberX en Israël.
Cette manière d’aborder le monde du transport par le biais d’un covoiturage très particulier, permet à Google d’espérer réussir là où d’autres se sont cassés les dents. Tout le système est basé sur la collecte des renseignements fournis par Waze pour trouver les chauffeurs, et leur activité est très restreinte. C’est aussi la limite du système qui ne peut fonctionner que si Waze est fortement utilisé dans les zones d’implantation de RideWith.
Selon le succès de cette expérience, RideWith pourrait être implanté dans d’autres villes en Israël, et étendu à tous les types de trajet, l’objectif étant évidemment une implantation dans les plus grandes villes du monde.
Line Tubiana
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