Le rapporteur public a demandé au tribunal administratif de Montpellier d’annuler la décision du maire de Béziers, Robert Ménard, proche du FN, d’installer une crèche de Noël à l’intérieur de l’hôtel de ville, estimant qu’elle portait notamment atteinte au principe de la laïcité.
Lors d’une très argumentée démonstration, le rapporteur public Albert Myara a insisté sur « l’emblème religieux » que constitue une crèche et sur l’absence de particularismes locaux qui pourraient justifier son installation.
Soulignant que « la religion relève de la sphère privée », le rapporteur a estimé que cette crèche allait à l’encontre de la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et l’État et portait « atteinte au principe de laïcité, de liberté de conscience et de neutralité de l’État ».
« On peut avoir une conception stricte ou plus souple de la laïcité. Il faut être en phase avec la société d’aujourd’hui », a répondu l’avocate de la ville, Me Raphaële Hiault-Spitzer, pour qui la crèche a désormais, au même titre que le sapin de Noël, une valeur culturelle et non cultuelle. Et de demander aussi la nullité de la procédure car « le litige n’existe plus », la crèche « ayant été enlevée ».
« Le maire n’a pas à organiser les religions », a pour sa part plaidé Me Sophie Mazas, à l’origine de la plainte, rappelant qu’outre la crèche, M. Ménard avait aussi allumé les bougies de Hanouka (fête juive) le matin. « Et pour l’Aïd-el-Kébir, il fait quoi ? », a-t-elle demandé.
Avec AFP
Poster un Commentaire