Crèche de Béziers : "Et pour l'Aïd-El-Kebir, il fait quoi?"

Le rapporteur public a demandé au tribunal administratif de Montpellier d’annuler la décision du maire de Béziers, Robert Ménard, proche du FN, d’installer une crèche de Noël à l’intérieur de l’hôtel de ville, estimant qu’elle portait notamment atteinte au principe de la laïcité.

Le maire FN de Béziers Robert Ménard devant la crèche installée dans le hall de la mairie, le 5 décembre 2014. afp.com/Pascal Guyot
Le maire FN de Béziers Robert Ménard devant la crèche installée dans le hall de la mairie, le 5 décembre 2014.
afp.com/Pascal Guyot

Lors d’une très argumentée démonstration, le rapporteur public Albert Myara a insisté sur “l’emblème religieux” que constitue une crèche et sur l’absence de particularismes locaux qui pourraient justifier son installation.
Soulignant que “la religion relève de la sphère privée”, le rapporteur a estimé que cette crèche allait à l’encontre de la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et l’État et portait “atteinte au principe de laïcité, de liberté de conscience et de neutralité de l’État”.
“On peut avoir une conception stricte ou plus souple de la laïcité. Il faut être en phase avec la société d’aujourd’hui”, a répondu l’avocate de la ville, Me Raphaële Hiault-Spitzer, pour qui la crèche a désormais, au même titre que le sapin de Noël, une valeur culturelle et non cultuelle. Et de demander aussi la nullité de la procédure car “le litige n’existe plus”, la crèche “ayant été enlevée”.
“Le maire n’a pas à organiser les religions”, a pour sa part plaidé Me Sophie Mazas, à l’origine de la plainte, rappelant qu’outre la crèche, M. Ménard avait aussi allumé les bougies de Hanouka (fête juive) le matin. “Et pour l’Aïd-el-Kébir, il fait quoi ?”, a-t-elle demandé.
Avec AFP

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