Les images poignantes de ces femmes libérées du joug de Daesh ont fait le tour du monde.
A peine franchie la frontière du Kurdistan, ces syriennes enlèvent leurs burqas avec rage comme pour défier leurs bourreaux et montrer leurs vêtements colorés.
Dès qu’elles ont quitté les zones contrôlées par Daesh où elles sont contraintes de porter le voile intégral et atteint le territoire kurde au nord de la Syrie, les femmes, qui ont parfois laissé de la famille qui risque des représailles, n’hésitent pas à jeter leurs burqas noires dans un mouvement de libération.
« Daesh est à nos portes. »
Mais pendant que des femmes échappent à Daesh, la menace reste élevée et certainement minimisée.
Alain Finkielkraut, invité du Grand Journal de Canal + ce 11 juin dernier déclare « Vous me parlez du voyage de Manuel Valls à Berlin avec ses enfants pour un match de foot quand l’Etat islamique est à Syrte, à nos portes ! »
Il est vrai que pendant que nos gouvernants se débattent dans leurs contradictions et leurs promesses d’exemplarité non tenues, et que nos compatriotes s’en insurgent légitimement, des évènements autrement plus dramatiques qu’un voyage d’un premier ministre à un match de foot aux frais de l’Etat se déroulent aux portes de l’Europe.
Daesh s’empare de la ville de Syrte
et progresse en Libye.
Les médias français, toujours aussi sourds aux dangers qui nous guettent et qu’ils croient éloignés de nous, n’accordent qu’un faible écho à l’arrivée de Daesh à Syrte en Libye, à moins de 700 Kms de la Sicile par la méditerranée.
Ce 11 juin, quand j’ai fait une recherche sur Internet, je n’ai trouvé que Le Figaro pour titrer : « L’Etat islamique fait une percée spectaculaire en Libye ».
Nos amis italiens d’informazionecorretta.com, plus préoccupés que nous par l’avancée de Daesh en Libye, relèvent les articles publiés dans la presse italienne, principalement dans le quotidien La Stampa, sous la plume de Maurizio Molinari.
Les italiens redoutent l’arrivée de Daesh à leurs portes pendant qu’ils se débattent avec l’afflux incessant de migrants sur leurs côtes.
Je vous traduis l’essentiel de ces chroniques édifiantes sur ce qu’est devenu Mossoul et l’Iraq après une année de terreur sous la dictature islamique, avec la complicité de la Turquie, et de ce qui est en train de se reproduire en Libye.
Voile, coups de fouets et lapidations,
c’est l’enfer de Mossoul.
Les femmes sont contraintes de porter le voile et des gants, pas un centimètre de peau ne doit être vu, les hommes sont mutilés s’ils sont surpris en train de fumer, des lapidations et des exécutions ont lieu dans le rue pour peu que vous soyez reconnus comme opposants ou soupçonnés d’adultère.
Les maisons chrétiennes sont marquées avec un « N » en noir pour nazaréen (comme l’étaient celles des juifs par les nazis par une étoile NDLR) et le Califat réquisitionne un quart des salaires.
Les chrétiens fuient et leurs biens sont confisqués.
C’est la vie quotidienne de terreur et de violence dont se fait l’écho la BBC depuis que les djihadistes ont pris la ville de Mossoul.
La complicité de la Turquie.
La Turquie a de très bonnes relations économiques et politiques avec l’Etat islamique.
L’Etat islamique a offert un pacte de non agression à Recep Tayyip Erdogan qui promeut l’extension du Califat à la Turquie.
La Turquie est vue par les djihadistes comme une source de ressources humaines cruciale pour le succès du Califat.
Et sachez que lorsque vous remplissez le réservoir de votre véhicule ou que vous achetez un tee shirt en coton fait en Turquie, vous alimentez les caisses de Daesh.
Je vous recommande l’enquête de l’émission Capital sur M6 : Daesh, Etat islamique : d’où proviennent les milliards des nouveaux barbares ? diffusée ce dimanche 14 juin à 20h50.
Pascale Davidovicz
Sources: informazionecorretta.com – lastampa.it – rfi.fr – lemonde.fr
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