Pendant que l’armée syrienne et les miliciens loyalistes affrontaient les djihadistes de l’auto- déclaré Etat Islamique arrivés au nord de la ville antique de Palmyre, un commando héliporté des forces spéciales américaines a mené un raid dans la nuit de vendredi à samedi à Al-Amr en Syrie et abattu une trentaine de membres de l’organisation terroriste.
Le président Barack Obama, sur la recommandation unanime de son équipe de sécurité nationale, a donné son feu vert pour l’opération qui a éliminé Abou Sayyaf, le « trésorier » et haut responsable du groupe islamiste qui dirigeait les opérations financières, pétrolières et gazières qui alimentent l’organisation.
L’épouse d’Abou Sayyaf a été capturée et emmenée en Irak.
Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a déclaré que la femme d’Abou Sayyaf « a joué un rôle important dans les activités terroristes de l’EI ».
Parmi les morts figurent plusieurs chefs dont l’adjoint du « ministre de la Défense » et un responsable de la communication.
Aucun soldat américain n’a été ni tué, ni blessé.
C’est la première opération officiellement connue de l’armée américaine en territoire syrien, si on exclut la tentative ratée de délivrer des otages aux mains des islamistes au nord-est du pays.
Le premier ministre canadien Stephen Harper a salué la mission réussie menée en Syrie par les forces américaines.
Silence radio du côté des dirigeants européens.
La Maison-Blanche prétend ne pas avoir informé le président Bachar el-Assad de l’opération.
Si l’opération a été menée « avec l’entier consentement des autorités irakiennes » selon Bernadette Meehan, la porte-parole du Conseil de Sécurité Nationale, on peut légitimement douter que Damas n’en ait rien su.
Surtout quand on a comme moi la curiosité de remonter quelques mois en arrière et de retrouver les déclarations du président syrien relatées par un article du magazine Le Point en octobre 2014.
Il disait avoir beaucoup aimé le discours de Barack Obama du 10 septembre 2014 sur la nécessité de monter une coalition internationale contre les djihadistes et ne rien avoir à redire sur les intentions du président américain de frapper l’Etat Islamique en Syrie.
Washington a donc bien averti Damas de son intention d’intervenir sur son sol.
L’armée syrienne repousse les djihadistes au nord de Palmyre.
La cité antique est provisoirement sauvée.
Au cours de violents combats dimanche 17 mai, l’armée syrienne a réussi à chasser les djihadistes de la plupart des quartiers du nord de Palmyre selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH).
Depuis le début des affrontements mercredi dernier, 123 soldats syriens, 115 djihadistes et 57 civils, dont la plupart exécutés par l’Etat Islamique, seraient morts.
Les djihadistes menacent toujours le site archéologique de Palmyre situé dans le sud-ouest de l’oasis.
En dehors de la menace de destruction qui pèse sur ce site archéologique majeur, Palmyre revêt une importance stratégique, car elle est proche de la province irakienne d’Al-Anbar.
Car l’organisation terroriste qui prétend avoir pris le contrôle de la ville de Ramadi, capitale de la province d’Al-Anbar, à une centaine de kilomètres de Bagdad, aurait ainsi une porte ouverte vers le nord et l’est de la Syrie.
Pascale Davidovicz
Sources : www.lepoint.fr – www.lefigaro.fr – http://ici.radio-canada.ca – www.lemonde.fr – www.leparisien.fr
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