40 mesures, 100 millions pour lutter contre le racisme.

Ecole, justice, internet: les grands axes du plan

Le plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme présenté vendredi par Manuel Valls, doté de 100 millions d’euros sur trois ans, comprend quarante mesures concernant notamment sur la justice, l’école et internet.

CIRCONSTANCE AGGRAVANTE GÉNÉRALISÉE

– Sur le plan juridique, la répression des discours de haine ne sera plus simplement régi par le droit de la presse mais sera intégrée « au droit pénal général » pour « simplifier les règles d’enquête et de jugement », comme François Hollande l’avait annoncé. Le racisme et l’antisémitisme seront une « circonstance aggravante généralisée à tous les délits », et le gouvernement compte rendre possible « le recours à l’ordonnance pénale » en matière d’injures racistes.
Le plan compte « autoriser par la loi les actions de groupe » pour « mieux lutter contre les discriminations », et développer « les mesures alternatives et les peines à valeur pédagogique ».
Pour protéger les victimes, le gouvernement compte « garantir la sécurité des lieux de culte, écoles et points de rassemblements juifs et musulmans ».
Le plan prévoit de « spécialiser l’aide aux victimes » d’actes racistes et antisémites. Chaque année, le bilan des condamnations sera publié et une « enquête annuelle de victimisation » sera menée pour « compléter la connaissance du racisme et de l’antisémitisme ».

LUTTE CONTRE LA HAINE SUR INTERNET

 Auteur / Source / Crédit : PATRICK KOVARIK / AFP
Auteur / Source / Crédit : PATRICK KOVARIK / AFP

– Pour mettre fin au sentiment d’impunité sur le web, une « unité nationale de lutte contre la haine sur internet » va être mise en place pour travailler avec la plateforme Pharos du ministère de l’Intérieur. Les hébergeurs de contenus auront l’obligation de « disposer d’une représentation juridique en France ». Le gouvernement compte également créer un « e-rappel à la loi » pour « décourager la récidive ».
– Sur le volet éducatif, le gouvernement compte « renforcer les formations » et mieux « accompagner les équipes éducatives » confrontées à des incidents.
Un partenariat doit aussi être mis en place entre l’Education nationale et les lieux de mémoire, avec un fonds d’intervention « Mémoire et histoires », pour qu’à chaque âge corresponde une pédagogie adaptée.
La même logique sera appliquée au milieu sportif pour ne pas laisser les clubs amateurs seuls face à des incidents racistes. Mille ambassadeurs « valeurs du sport », amateurs ou professionnels, seront identifiés, et un « numéro vert » sera mis en place dans chaque ligue sportive à destination de l’encadrement des clubs amateurs.

CAMPAGNE DE COMMUNICATION OFFENSIVE

– Au chapitre « mobilisation », le gouvernement compte lancer une campagne de communication « offensive » à la mi-2015, et un campagne « participative et virale » au second semestre.
Une « labellisation » des associations est également prévue, et le gouvernement compte créer dans chaque département une « instance opérationnelle » de lutte contre le racisme. Des « plans territoriaux » de lutte contre le racisme et l’antisémitisme seront lancés.
Pour soutenir les associations, le plan veut aussi les inciter à puiser dans les volontaires du service civique pour renforcer leurs effectifs et créer un « club des mécènes », associant notamment des chefs d’entreprises, pour « flécher un certain nombre de financements ».
Enfin des « grands parrains » seront mobilisés, artisans, sportifs, anonymes ou célèbres..
AFP

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