Il y a 70 ans, le monde entier découvrait les horreurs de la Shoah avec l’ouverture des camps nazis.
Il y a 100 ans, le génocide Arménien s’exécutait silencieusement aux portes de l’Europe.
Le 9e arrondissement de Paris a accueilli les premiers réfugiés du génocide Arménien et une part importante de sa communauté juive a été victime de la barbarie nazie. Ainsi, au nom du respect de la mémoire des victimes de génocides, de leurs survivants et de leurs descendants, la Mairie du 9e arrondissement, sous l’impulsion de la Maire, Delphine Bürkli, adoptait l’été dernier le vœu de devenir l’arrondissement de la mémoire et la mise en place de la programmation « Mémoire Paris Neuf ».
Une programmation débutera le 16 avril avec la représentation inédite de la pièce « Ici il n’y a pas de pourquoi » adaptée du texte universel « Si c’est un homme » de Primo Levi et interprété par Tony Harrisson.
200 collégiens et lycéens du 9e assisteront à la première représentation de cette pièce à 14h30 afin de les sensibiliser à la question de l’antisémitisme, du racisme et des conséquences de la xénophobie.
Une seconde représentation se tiendra pour le grand public à 20h00 (Salle Rossini – Mairie du 9ème – 6, rue Drouot). Ce monologue mis en scène et en musique par Francesco Agnello traite de la déshumanisation d’un homme auquel on a retiré son identité en l’asservissant.
Il est bon de rappeler que quelques semaines après sa prise de fonction en 2014, Delphine Bürkli avait propose aux Parisiens du 9ème une projection du film « 24 jours : La vérité sur l’affaire Ilan Halimi » d’Alexandre Arcady dans les locaux de la Mairie. C’est à cette occasion qu’elle a rencontré Tony Harrisson l’un des acteurs du film avec Pascal Elbé et Zabou Breitman.
Toujours dans le cadre de « Mémoire Paris Neuf », l’exposition de Francine Mayran « Témoigner de ces vies » se tiendra dans les salons Aguado (Mairie du 9ème – 6, rue Drouot) du 16 avril au 2 mai. Au travers de ses portraits de victimes et de résistants, Francine Mayran, peintre et psychiatre, questionne la position du témoin de l’Histoire ainsi que la capacité individuelle à rester passif ou à réagir face aux drames qui ont ensanglanté le siècle dernier. Elle met en exergue les traces indélébiles des génocides des Arméniens, Juifs et Tutsis. L’exposition de Francine Mayran est l’incarnation de l’importance de chaque vie humaine. Ces portraits sont constellés de chiffres rappelant la déshumanisation subie mais en ressort des visages chaleureux où l’humanité est toujours plus forte que la barbarie. Cette exposition, organisée en partenariat avec l’Europe de la Mémoire fera l’objet d’un parcours pédagogique auprès des établissements scolaire du 9e arrondissement de Paris.
Delphine Bürkli, et son 1er adjoint Alexis Govciyan, lanceront le « mois arménien dans le 9e » en mai prochain pour mettre à l’honneur la richesse et la culture de cette nation. En partenariat avec la Croix Bleue, les salons Aguado de la Mairie abriteront une exposition sur les femmes arméniennes. Un ballet moderne arménien sera représenté dans la salle Rossini suivi de l’inauguration d’un arbre pour l’Arménie dans le square Montholon. La municipalité proposera également un menu arménien dans les cantines scolaires de l’arrondissement le 22 mai.
Au travers de cette programmation « Mémoire Paris Neuf », Delphine Bürkli ainsi que l’ensemble de l’exécutif municipal ont décidé de prendre toute leur part dans le devoir de mémoire mais aussi de pédagogie, de transmission ainsi que de vigilance contre toutes les paroles et actes racistes, antisémites ou négationnistes qui persistent, malheureusement, encore aujourd’hui.
Sylvie Bensaid
Poster un Commentaire