La Russie a mis fin lundi à l’interdiction de livrer ses batteries antiaériennes S-300 à l’Iran, estimant que l’accord-cadre signé à Lausanne entre les grandes puissances et la République islamique le permettait sans attendre une éventuelle levée des sanctions.
La décision du président Vladimir Poutine de signer un décret ouvrant en théorie la voie à de possibles ventes et livraisons de S-300 à Téhéran a sans surprise déplu aux Occidentaux, Washington estimant que ces ventes “n’aident en rien” la conclusion d’un accord final avec l’Iran.
Israël avait été le premier pays à réagir, voyant dans ces possibles ventes une conséquence de l’accord trouvé le 2 avril à Lausanne qui accorde une “légitimité” à Téhéran.
Cette annonce est “la preuve que la croissance économique qui suivra la levée des sanctions sera exploitée par l’Iran pour s’armer et non pas pour assurer le bien-être du peuple iranien”, a réagi le ministre chargé des renseignements Youval Steinitz, dans un communiqué.
Téhéran, pour sa part, s’est félicité de la décision russe, estimant qu’elle pourrait assurer une “sécurité durable” dans la région.
Le Kremlin a annoncé par un simple communiqué le décret présidentiel mettant fin aux limitations à la vente à l’Iran de ces équipements capables d’intercepter en vol des avions ou des missiles.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est ensuite chargé de revenir sur cinq ans de démêlés autour de cette vente conclue en 2007 entre les deux pays pour 800 millions de dollars.
RAPPROCHEMENT RUSSIE IRAN
Le ministre russe des Affaires étrangères s’est attaché à rappeler que “les S-300 ont un caractère exclusivement défensif” et qu’ils ne “constituent aucune menace pour les Etats de la région, y compris évidemment pour Israël”.
L’Iran et la Russie sont visés par des sanctions économiques occidentales, Téhéran en raison de son programme nucléaire et la Russie à cause de son implication dans la crise ukrainienne. Les deux pays, qui se sont rapprochés ces dernières années dans le domaine économique, soutiennent également le régime syrien.
Mais les relations avec la Russie, longtemps principal fournisseur en armements de la République islamique, ont été émaillées de disputes depuis le début de la crise diplomatique autour du programme nucléaire de Téhéran.
Avec AFP
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