Les pratiques liées à l’islam dérangent et les vieux clichés antisémites ont la vie dure, mais la « tolérance » des Français s’améliore, malgré les attentats de janvier, estime jeudi dans son rapport annuel la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH).
La proportion de Français se déclarant « pas racistes du tout » est en hausse pour la première fois depuis 2010, atteignant 43%, selon un sondage de l’institut BVA pour la CNCDH réalisé du 3 au 17 novembre 2014 auprès d’un échantillon représentatif de 1.020 personnes.
Mais « des points de crispation persistent voire s’aggravent », constate la CNCDH: « revitalisation des vieux clichés antisémites, persistance des préjugés antiroms, rejet des pratiques liées à l’islam dans leurs manifestations tant dans l’espace public que dans la sphère privée.
La part d’opinions favorables à l’égard de la religion musulmane reste faible (26%) mais gagne six points.
Les pratiques liées à l’islam sont, elles, de plus en plus critiquées: quatre Français sur dix affirment que l’interdiction de consommer de la viande de porc ou de l’alcool (40%, +24 pts) ainsi que le jeûne du ramadan (38%, +18 pts) posent problème à la vie en société.
« UN RAPPORT PARTICULIER À L’ARGENT »
Deux groupes sont toujours perçus comme étant à part dans la société: les Roms (82%), qui souffrent de l’image la plus négative, et les gens du voyage
Les Juifs restent la minorité la mieux acceptée, mais les vieux préjugés antisémites progressent tels que le sentiment que les juifs ont « trop de pouvoir » ou un « rapport particulier à l’argent ».
Et si les Français estiment que les responsables politiques doivent s’investir davantage dans la lutte contre la discrimination, ils restent crispés sur la question de l’immigration: près de sept sur dix (72%) estiment qu’il y a trop d’immigrés en France.
Pauline Froissart pour AFP
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