La Maison Blanche a promis de réexaminer sa position sur le dossier israélo-palestinien. Mais jusqu’où ? La réponse pourrait dépendre en partie de la composition du nouveau gouvernement de l’Etat hébreu, qui vient de débuter.
Après des semaines d’affrontements au grand jour et d’échanges à vifs entre dirigeants, les relations entre les deux pays alliés de longue date ont été mises à l’épreuve.
Exaspéré par les prises de position du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a déclaré que l’ Etat palestinien ne pouvait être créé dans les circonstances actuelles et après avoir dénoncé, devant le Congrès américain, les négociations sur le programme nucléaire iranien : Obama ne décolère pas.
La coopération étroite des Etats-Unis avec Israël sur la sécurité n’a jamais été remise en cause, M. Obama assurant que les liens étroits dans le domaine militaire et du renseignement se poursuivront « avec la même intensité ». Mais, au-delà, les désaccords sont là.
L’administration Obama a mis en avant les atermoiements de M. Netanyahu sur la création d’un Etat palestinien pour expliquer sa volonté de réévaluer sa position au Conseil de sécurité de l’ONU, où elle a toujours apporté un soutien inconditionnel à Israël.
Un scénario possible serait d’appuyer une résolution posant les grands principes d’un règlement du conflit avec une référence explicite à une solution à deux Etats »
FABIUS ANNONCE UNE INITIATIVE FRANÇAISE
La France, qui avait proposé un texte en ce sens l’an dernier, a annoncé vendredi, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qu’elle allait relancer les discussions sur ce sujet dans les jours à venir.
Interrogé sur cette initiative, Josh Earnest, porte-parole de M. Obama, est resté extrêmement prudent, refusant de se prononcer sur une résolution « hypothétique ».
Pour Jeremy Ben-Ami, président de J Street, organisation proche des démocrates qui milite pour une solution à deux Etats, « l’heure est venue pour l’ONU de mettre à jour son discours ».
NETANYAHU A ENVOYÉ QUELQUES SIGNAUX
Nombre d’observateurs estiment que le ton particulièrement ferme adopté depuis dix jours par la Maison Blanche vise d’abord à peser sur la composition du prochain gouvernement israélien.
L’exécutif américain, qui a appelé M. Netanyahu à démontrer un « engagement sincère » envers une solution à deux Etats, pourrait être sensible à des gages de bonne volonté.
M. Netanyahu a envoyé quelques signaux ces derniers jours. Après les excuses envers les Arabes israéliens, le déblocage, annoncé vendredi, du versement des taxes prélevées pour le compte de l’Autorité palestinienne, a été bien accueilli par les Etats-Unis.
Un frein à la construction de nouveaux logements dans les colonies en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée pourrait aussi contribuer à faire baisser la tension avec Washington.
Avec AFP
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