Depuis plusieurs années, le 7 Avril, les Anonymous lancent leur “#OpIsrael” qui cible aussi bien des entreprises privées que des sites gouvernementaux. Cette année, ils menacent les banques israéliennes et sites militaires, et promettent d’accomplir un “Holocauste électronique”.
Le plus grand groupe de hacker, AnonGhost, qui est affilié aux Anonymous va attaquer Israël pour la troisième année consécutive. Le groupe mène ostensiblement ces cyber-attaques pour venger les actions israéliennes à Gaza, et met en ligne un clip pour annoncer son action.
“Ces groupes se disent anonymes, mais en réalité les hackers responsables des actions #OpIsrael sont pour la plupart du Moyen-Orient, liés au conflit local”, selon Daniel Cohen, chercheur associé au programme “Cyber Warfare” (guerre électronique) à l’Institut israélien pour les études de sécurité nationale (INSS). “Les pirates sont principalement des musulmans de Gaza, de Syrie, du Maroc et d’autres pays de notre région. En tant que groupe, ils s’opposent généralement au pouvoir en place et sont fortement influencés par différents mouvements terroristes issus de l’islamisme radical, qui les poussent à attaquer Israël”.
Selon le colonel Gabi Siboni, chef du Programme de la cyber-sécurité à l’INSS, «Les défis terroristes auxquels doivent faire Israël et l’Occident ne sont pas seulement physique, mais également informatiques. Israël est quotidiennement confronté à ces menaces du Hezbollah et du Hamas. Elles sont de plus en plus sophistiquées. Il est clair qu’à terme les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux devront faire face aux mêmes menaces qu’Israël de ces groupes mais aussi de l’EI, même si l’EI n’est pas encore tout à fait prêt. L’EI est particulièrement enclin à utiliser le web pour promouvoir ses objectifs. Mais ce ne sont pas seulement les groupes terroristes qui mènent les cyberattaques, des nations le font aussi et la nécessité de réponses en cyber-sécurité est en croissance exponentielle”.
Le 7 Avril, Israël doit s’attendre à subir des attaques sur les sites Web du gouvernement et sur divers sites privés. Les attaquants pourraient divulguer en ligne les détails de carte de crédit de citoyens israéliens, bien que l’information ait probablement déjà été piratée et soit en leur possession. Les pirates pourraient également essayer d’attaquer les utilisateurs par le biais de -mail ou des SMS.
Les participants à #OpIsraël 2015 sont tous capables de pénétrer des applications web comme Drupal, Joomla et WordPress mais il y en a aussi quelques-uns qui sont capables d’effectuer des attaques sophistiquées sur des cibles spécifiques et d’infliger des dommages réels, financiers ou autres, selon Daniel Cohen. C’est pourquoi il conseille à tous les acteurs importants du web d’améliorer leurs serveurs, d’effectuer des sauvegardes régulières, de ne jamais ouvrir de mails provenant de sources inconnues et de surveiller les activités sur leur site web. Les simples citoyens devraient eux envisager de changer leurs mots de passe et également de ne surtout pas ouvrir les mails non identifiés.
Les #OpIsraël des années précédents n’avaient pas réussi à causer de vrais dommages aux sites sensibles du pays. Les hackers seront cette année sans doute encore plus nombreux (une centaine l’année dernière) et plus efficaces. La parade qu’Israël pourra donner à cette attaque est vitale à la pérennité du bon fonctionnement de toutes les institutions économiques et sociales du pays, mais c’est aussi une vitrine de son savoir-faire en matière de cyber-sécurité.
Line Tubiana
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