La suppression des menus de substitution dans les cantines scolaires, prônée par Nicolas Sarkozy, divise l’UMP et plusieurs personnalités du parti se sont démarquées cette semaine de leur président à propos de cette question.
Mardi soir sur TF1, Nicolas Sarkozy s’était dit “opposé aux repas de substitution” dans les cantines scolaires, approuvant ainsi la décision contestée du maire de Chalon-sur-Saône de supprimer les menus sans porc dans sa commune, au nom du principe de “laïcité”.
Bruno Le Maire, s’est prononcé contre la suppression des menus sans porc. “Je souhaite que nous continuions à laisser le choix à nos enfants, partout”, a-t-il tweeté.
Interrogé vendredi le député-maire de Nice Christian Estrosi a déclaré: “Il y a le commentaire, puis il y a l’action”, indiquant qu’il gérait, “en régie directe”, les 163 cantines scolaires de Nice et refusait de supprimer les menus sans porc dans sa commune.
L’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, a donné jeudi sur France Inter sa “position personnelle”, contraire à celle de l’ancien président: “Je suis en désaccord total avec le choix du menu unique, ou on n’offre pas un menu de substitution aux enfants, qui, à cause des interdits que leurs familles leur ont inculqués, ne peuvent pas manger le menu qui leur est proposé”.
Pour Rachida Dati, cette question est un “non-sujet”, propre à “diviser les Français”. “Cette polémique n’a pas lieu d’être, ce n’est pas du niveau d’une campagne nationale et d’un pays comme la France”.
Provins, la ville de Seine-et-Marne dirigée par Christian Jacob, chef de file des députés UMP, continuera bien de distribuer un “menu alternatif”.
“Quand on sert du porc, il y a également du blanc de poulet, et c’est une décision municipale qui a toujours été prise par notre municipalité et que je ne remettrai pas en question”, a-t-il promis mercredi. Mais pour Christian Jacob, “c’est une compétence des maires”, et il ne faut pas en “faire un combat national” ou légiférer là-dessus. “Ce qui a à voir avec la laïcité, c’est encore une fois les menus qui ont une connotation liée à des confessions”, a insisté M. Jacob.
Même constat pour Edouard Philippe, député-maire UMP du Havre et proche d’Alain Juppé, qui a estimé mercredi que ces menus ne posaient pas de problème de laïcité. “Il ne s’agit pas de cuisiner la viande de telle ou telle façon selon un impératif religieux”, a-t-il ajouté.
Laurent Wauquiez, numéro 3 de l’heure UMP est l’un des rares à avoir soutenu Nicolas Sarkozy. Pour lui, “cette question pose la question de la place du communautarisme dans la République. Notre conviction, et elle est différente de la gauche, est que dans le prolongement de ce qu’on a connu, les problématiques du terrorisme, du sentiment au fond que le communautarisme gagne sur la République, il ne faut rien lâcher sur ces questions”, a-t-il dit .
“Ce qu’on envoie comme message, c’est l’école de la République. Et le meilleur accueil est qu’on s’adapte à la République, ce n’est pas la République qui s’adapte. Et pour la suite, on a la possibilité d’aller dans une école confessionnelle”, a-t-il di
Avec AFP
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