Le conflit avec les Palestiniens est l’un des grands absents des débats en Israël dans la campagne pour les législatives du 17 mars.
Alors que Gaza s’enfonce dans la crise humanitaire depuis la guerre de 2014 et que les Palestiniens saisissent instances diplomatiques et judiciaires internationales, la question est néanmoins présente dans les programmes des partis.
LIKOUD
Le gouvernement de coalition du Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu, dominé par son parti de droite le Likoud, a mené durant neuf mois des négociations avec les Palestiniens sous l’égide de Washington, jusqu’à leur échec en avril 2014.
En pleine campagne, une déclaration attribuée au Likoud disait que M. Netanyahu était revenu sur une déclaration acceptant l’idée d’un Etat palestinien. Le bureau du Premier ministre a démenti un tel retour en arrière.
Le Likoud est traditionnellement contre un Etat palestinien car il refuse de revenir aux frontières de 1967 et de rendre Jérusalem-Est annexée et occupée, dont les Palestiniens veulent faire leur capitale. Le Likoud, comme l’Etat d’Israël, considère l’intégralité de la Ville sainte comme “capitale éternelle et indivisible” d’Israël.
Une porte-parole du Likoud a dit que toute “concession en ce moment” aux Palestiniens “n’est tout simplement pas pertinent”.
UNION SIONISTE
Le principal concurrent du Likoud, l’alliance de centre gauche emmenée par le travailliste Isaac Herzog, assure qu’il s’appuiera sur la Ligue arabe pour revenir aux négociations avec les Palestiniens.
L’Union sioniste milite pour “un Etat palestinien démilitarisé”, l’annexion par Israël des blocs de colonies en Cisjordanie occupée, Jérusalem comme “capitale éternelle du peuple juif” et des relations économiques renforcées avec les Palestiniens.
YESH ATID
Yesh Atid (centre), dirigé par l’ex-ministre des Finances Yaïr Lapid, soutient le création d’un Etat palestinien démilitarisé via un “accord régional” avec les pays arabes et l’annexion des blocs de colonies de Cisjordanie.
Il se dit prêt à des “échanges de territoires” et à geler la colonisation le temps des négociations, mais n’abandonnera pas Jérusalem-Est.
Il refuse le droit au retour des réfugiés palestiniens et de leurs descendants, chassés en 1948 et 1967 — disposition cruciale des propositions palestiniennes et arabes de paix.
FOYER JUIF
Le parti nationaliste religieux du ministre de l’Economie Naftali Bennett s’oppose “à tout Etat palestinien”, mais ne veut pas non plus d’une solution à un Etat, Israël, qui absorberait la population palestinienne.
Ces deux possibilités, assure sa profession de foi, “présentent un vrai danger pour l’existence même d’Israël”.M. Bennett s’était opposé au dernier round de négociations avec les
Palestiniens, qu’il a décrit comme un “éclat d’obus dans les fesses”.
LISTE COMMUNE ARABE
La Liste commune, qui représente les Arabes israéliens, les descendants des Palestiniens restés sur leur terre à la création d’Israël en 1948 (environ 20% de la population d’Israël aujourd’hui), est celle qui accorde la plus large place à la question palestinienne.
Elle réclame la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens et de Jérusalem-Est ainsi qu’un Etat de Palestine dans les frontières de 1967 aux côtés d’Israël.
Elle rejoint les exigences de la direction palestinienne et réclame le droit au retour des réfugiés.
ISRAËL BETEINOU
Le parti de l’ultra-nationaliste ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman veut un accord de paix régional avec les pays arabes et non bilatéral avec les Palestiniens.
Israël Beitenou ne s’oppose pas à un Etat palestinien. Il prévoit même d’y envoyer les Arabes israéliens “qui s’identifient aux Palestiniens” et qui perdraient nationalité et droits en Israël.
Il milite pour des échanges de territoires et même de populations entre certains territoires peuplés d’Arabes israéliens et les colonies de Cisjordanie.
AFP
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