Dans mon papier du 17 février dernier, traitant des stratégies complémentaires d’Al-Qaïda et de Daesh, je relayais la crainte exprimée par la journaliste Mireille Duteil dans un article du Point, de voir les deux organisations s’allier contre l’Occident.
Quant à l’Italie, je relevais dans mon papier du 2 mars, son inquiétude quant à la présence à ses portes de groupes terroristes ayant prêté allégeance à Daesh dans l’est de la Libye.
Mais c’est encore un autre scénario
qui a vu le jour ces dernières heures.
Abubakar Shekau, chef de Boko Haram, qui opère au Nigeria, a annoncé son allégeance à Daesh.
Capture d’écran d’une vidéo diffusée par Boko Haram le 20 janvier 2015, montrant le leader du groupe islamiste Abubakar Shekau – – Boko Haram
L’Express, sous la plume de Christophe Josset, nous informe que ce n’est pas une surprise pour les experts, qui avaient déjà noté des signes de rapprochements.
Quels experts ? Qui sont-ils ? De quelle nationalité ? Sous quelle égide ?
Notre Président et Chef des Armées était-il au courant quand il lançait l’Opération Barkhane en août dernier, qui a vu mon fils, sous-officier de l’Armée de l’Air, partir précipitamment des Emirats Arabes Unis pour rejoindre le Niger au sein de l’Opération Barkhane ?
Je m’interroge.
Car hier, samedi 7 mars, un attentat meurtrier a frappé Bamako, la capitale du Mali et a été revendiqué par le groupe djihadiste Al-Mourabitoune de l’algérien Mokhtar Belmokhtar.
Il a fait cinq morts abattus dans un restaurant, un français, un belge et trois maliens.
Des policiers se tiennent aux abords du restaurant “La Terrasse” à Bamako, le 7 mars 2015 au lendemain d’une attaque terroriste qui a coûté la vie à trois Maliens et à deux Européens. © Habibou Kouyate/AFP
L’Opération Serval avait temporairement chassé les groupes djihadistes du Mali, mais l’Opération Barkhane qui lui a succédé, suite aux nouvelles attaques, a un rayon d’action qui couvre la zone sahélo saharienne.
Des tirs de roquettes
visent un camp de l’ONU à Kidal au Mali.
Au lendemain de l’attentat meurtrier dans un restaurant de Bamako, la Minusma – Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali, faisait état ce dimanche 8 mars de tirs de roquettes visant un campement de l’ONU à Kidal au nord-est du Mali, qui ont tué trois personnes, deux enfants et un soldat de l’ONU tchadien, et fait une douzaine de blessés.
Kidal est le bastion de la rébellion djihadiste au Mali mais il n’y a pas de revendication à l’heure où j’écris.
Le pire scénario ou un constat d’impuissance ?
Le ralliement de Boko Haram à Daesh pourrait aussi être un signe d’impuissance.
Car Boko Haram essuie des revers qui l’obligent à revoir sa stratégie et ses alliances.
Besoin d’une propagande de meilleure qualité, besoin de compétences techniques, besoin de contacts et besoin de recrutement.
Signe des revers sur le terrain, un soldat de la force africaine au Nigeria pose à côté d’un véhicule blindé repris à Waza aux islamistes de Boko Haram, peint avec le style du groupe l’Etat islamique. REUTERS/Bate Felix Tabi Tabe
Mais qu’en sera-t-il quand les trois principales organisations terroristes auront fusionné ?
Pascale Davidovicz
Sources : www.lexpress.fr – www.lepoint.fr – www.lefigaro.fr
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