La Duchesse de Varsovie

Le Pitch : Valentin, la trentaine, est un jeune peintre qui a du mal à vivre, du mal à aimer, du mal à s’exprimer. Ses retrouvailles avec sa grand-mère Nina belle et altière, sont l’occasion d’une promenade dans un Paris fantasmé. Au cours de ces quelques jours, une vérité affleure derrière les apparences.
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Nina, a toujours refusé de parler du passé même à sa famille. Pourtant, une nuit, elle finira par accepter de raconter à son petit-fils, sa déportation dans les camps de concentration. Quand le jour se lève, Valentin, libéré, peut enfin commencer à mettre la couleur sur ses toiles et rentrer dans le monde réel.
Joseph Morder orchestre en virtuose les retrouvailles entre une grand-mère cachant un lourd secret et son petit-fils, jeune artiste peintre homosexuel en panne d’inspiration.
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Plus le sujet est grave, plus il faut le traiter avec légèreté » dit Joseph Morder, et en effet, la Duchesse de Varsovie dévoile sa profondeur progressivement.
Le sujet du film est la gravité même, l’Holocauste et d’identité meurtrie, mais le ton du film, lui, est empreint de légèreté.
Magnifique film sur la transmission de la mémoire. Rarement un témoignage ayant pour trame de fond la seconde guerre mondiale aura sonné si juste.
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Morder a décidé de travailler avec des toiles peintes, des personnages de carton, des effets irréels, qui donnent une poésie intemporelle à ses images.
Bien que s’inspirant de l’univers de la comédie musicale de l’âge d’or hollywoodien (UN AMÉRICAIN À PARIS, DRÔLE DE FRIMOUSSE, GIGI), l’histoire que raconte LA DUCHESSE DE VARSOVIE s’inscrit dans une sorte de tradition de l’Europe Centrale : une mélodie lancinante, telle une valse étrange, recouvre tout le film.
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La Duchesse de Varsovie, prodige d’audace tranquille et de simplicité sophistiquée, se hisse comme sans efforts à la hauteur de ses modèles revendiqués (Ophuls, Demy, Minelli) faire jouer deux comédiens devant un dispositif scénique d’une grande beauté, composés de décors uniquement de toiles peintes, est un pari audacieux hautement relevé par Joseph Morder.
Au delà de la formidable et jubilatoire prise de risque esthétique, le bonheur dispensé par le film de Morder repose aussi sur deux magnifiques acteurs :
Alexandra Stewart dont l’élégance qu’on a pu trouver ailleurs un peu froide devient ici l’expression bouleversante d’une légèreté conquise de haute lutte, et Andy Gillet qui réussit à faire de sa trop parfaite beauté l’aveu d’une faiblesse, d’une fragilité.
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Courez voir l’un des plus beaux films de ce début d’année, une oeuvre atypique d’une rare puissance.Un film précieux et indispensable, un petit bijou grave et flamboyant, que je recommande à tous.

Avec Alexandra Stewart, Andy Gillet, Rosette plus
Genre Comédie dramatique
Par Sylvie Bensaid

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