Mémorial de la Shoah, Auschwitz, Hollande tente de calmer l'inquiétude des juifs

François Hollande célèbrera mardi à Auschwitz le 70e anniversaire de la libération des camps de la mort nazis, sur fond de profonde inquiétude chez les juifs de France, trois semaines après les attentats jihadistes dans lesquels quatre d’entre eux ont été tués.
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Avant de partir pour la Pologne, le chef de l’Etat se rendra mardi matin au Mémorial de la Shoah à Paris (IVe) où il rendra hommage, en présence d’une centaine de survivants des camps, aux 75.000 Juifs de France déportés, sous le régime collaborationniste de Vichy.
Les présidents français, allemand Joachim Gauck et ukrainien Petro Porochenko, le chef de l’administration présidentielle russe Sergueï Ivanov et le secrétaire américain au Trésor Jack Lew doivent notamment assister à la cérémonie principale mardi après-midi devant le mémorial de Birkenau, lieu d’extermination d’un million de juifs européens.
La série d’attaques perpétrées par des jihadistes du 7 au 9 janvier, faisant 17 victimes, dont quatre otages juifs dans un supermarché casher et des journalistes de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo ( dont deux étaient juifs)  a provoqué une gigantesque onde de choc en France mais aussi à l’étranger.
Mais près de trois ans après les tueries perpétrées en 2012 à Montauban et Toulouse par Mohamed Merah, qui avait assassiné sept personnes, dont trois enfants dans une école juive, ces nouveaux attentats ont aussi provoqué un immense traumatisme dans la communauté juive, alors que depuis plusieurs années les actes antisémites se sont multipliés en France.
Significativement, la France est en tout cas devenue en 2014, pour la première fois depuis 1948, le premier pays d’émigration vers Israël, avec plus de 6.000 juifs (contre 3.400 en 2013) ayant quitté l’Hexagone pour rejoindre l’Etat hébreu.
Face à cette situation, l’exécutif a lancé une série de mesures pour renforcer la lutte anti-terroristes, mais aussi restaurer le respect des règles de laïcité.
En particulier dans les établissements scolaires, où des incidents ont émaillé les hommages aux victimes des attentats commis par les frères Saïd et Chérif Kouachi et Amédy Coulibaly.
Pour l’historienne Annette Wieviorka, spécialiste de la Shoah et de l’histoire des juifs au XXe siècle, les récents attentats  marquent un tournant.
“On savait que Charlie était menacé, on savait qu’il y avait des problèmes dans les écoles, on savait qu’il y avait Daesh mais brusquement c’est un évènement qui révèle un paysage, et dont malheureusement on ne sait pas quel est son devenir”.
“Quand on ne peut pas enseigner l’Histoire de la Shoah, c’est qu’on ne peut pas enseigner grand chose”, s’inquiète-t-elle également appelant à “une réflexion sur une refondation de l’école, et peut-être aussi des programmes d’histoire”.
 Sabine Wibaux

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