Le procureur argentin Alberto Nisman assassiné avant d’avoir pu dévoiler ses conclusions sur l’attentat contre le centre communautaire juif AMIA en 1994 à Buenos Aires.
Le slogan « Je suis Nisman » scandé par la foule à Buenos Aires.
L’obstination du procureur
Alberto Nisman.
Le 18 juillet 1994, un attentat contre l’Association Mutuelle Israélite Argentine et l’Ambassade d’Israël à Buenos Aires faisait 85 morts et 300 blessés.
L’enquête a piétiné pendant vingt ans, bien que l’Iran ait été immédiatement soupçonnée par la justice argentine.
Le procureur Alberto Nisman, qui récupère le dossier en 2004, ne baisse pas les bras et continue d’accumuler les preuves qui débouchent sur une implication évidente de l’Iran et de sa protection de la part du gouvernement argentin.
Il réclame l’extradition de huit responsables iraniens, dont l’ancien ministre de la défense Ahmad Vahidi et l’ex-président Akbar Hachemi Rafsandjani.
La semaine dernière, le procureur Alberto Nisman, demandait l’ouverture d’une enquête pour entrave à l’enquête à l’encontre de la présidente argentine Cristina Kirchner, qu’il accusait, preuves téléphoniques à l’appui, d’avoir protégé l’Iran en échange de relations diplomatiques et commerciales, surtout liées au pétrole.
Le procureur Nisman – Marcelo Capece, AFP
La 86ème victime.
Dans un journal d’opposition argentin le procureur Alberto Nisman explique qu’il pourrait envoyer la présidente argentine Cristina Kirchner en prison et finir dans un cercueil.
Quelques heures avant d’être entendu par le Congrès argentin, il est retrouvé mort le 19 janvier à son domicile, dans sa salle de bain au milieu d’une flaque de sang, un revolver de calibre 22 mm à ses côtés.
Après l’avoir présenté comme un suicide, alors qu’il n’y a aucune trace de poudre sur les mains du procureur, la présidente Cristina Kirchner se ravise et dans un revirement surprenant, assure être convaincue qu’il ne s’agit pas d’un suicide et crie au complot !
Elle prétend qu’Alberto Nisman a été victime d’une opération orchestrée par des agents des services de renseignements déloyaux.
Pire encore, selon elle, le procureur aurait été manipulé et orienté vers de fausses pistes.
« Ils l’ont utilisé vivant et ensuite, ils avaient besoin de lui, mort. C’est triste et terrible » écrit-t-elle sur Facebook.
Elle est pathétique
Israël aurait éliminé
la plupart des responsables
de l’attentat à Buenos Aires.
C’est ce que déclarait le jeudi 2 janvier, soit dix sept jours avant l’assassinat du procureur Alberto Nisman, l’ex-ambassadeur d’Israël en Argentine, Itzhak Aviran, à l’Agence Juive d’Information de Buenos Aires.
Sur le même mode opérationnel que la première ministre israélienne Golda Meir avait demandé aux services secrets israéliens, suite aux assassinats des sportifs israéliens à Munich, les responsables de la tuerie à Buenos Aires ont été traqués et tués pour la plupart d’entre eux.
« Nous savions qui étaient les auteurs de l’attentat et la grande majorité des coupables n’est plus de ce monde, et nous l’avons fait nous-mêmes » déclare Itzhak Aviran.
Le procureur Alberto Nisman était juif.
Pascale Davidovicz
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