TERRORISME
Une épidémie de déséquilibrés mentaux se répand.
Deux de ces fous viennent de commettre un massacre à Charlie Hebdo. Des voitures bélier à Dijon et à Nantes, comme à Jérusalem, à Manchester ou au Canada, fauchent des piétons anonymes ; c’est fou comme les déséquilibrés isolés ont la même idée au même moment. Des policiers sont attaqués dans leurs commissariats à Joué-lès-Tours, des agents de l’ordre sont abattus dans leur voiture à New York ; au Mans, un autre allahouakbariaque tente de prendre leurs armes à des policiers… C’est le cœur de la légitimité des pouvoirs républicains qui est attaqué. Et le cœur de la liberté d’expression.
Il semble même qu’une militante de BDS ait été victime d’un de ces déséquilibré dans ces attentats; effet boomerang après la prise d’otages de Sidney ? Mais, comme dit la procureure de Dijon, ce n’est pas par islamisme qu’ils crient Allah hou-Akbar mais pour se donner du courage…
Depuis juillet, les loups solitaires sont si nombreux qu’ils font une meute. Devant le déni, devant ce déséquilibre de la raison déjà ancien [1], on a pu se dire, dans les hautes sphères, qu’il manquait une case à l’Etat. Alors, on lui en a donné une neuve. Mais rien n’y a fait. D’abord parce que ce Cazeneuve aurait dit que s’il n’avait été ministre, il aurait participé aux manifestations dans lesquelles on a crié mort aux juifs. Un appel au meurtre toléré en France, semble-t-il. On comprend, alors, l’empressement du ministre à ne pas disperser les rassemblements qu’il avait interdits. Place de la République à Paris, les policiers n’ont jamais reçu d’ordre de dispersion… Pourtant des drapeaux de Daech qu’on combat en Irak y sont brandis : l’absurde jusqu’au bout. Aucun des organisateurs de la manifestation de Sarcelles, notamment les dirigeants du NPA, qui ont maintenu leur appel malgré l’interdiction, n’ont pas été poursuivis. La manifestation ressembla à ces émeutes qu’on appelait pogrom. Bien sûr, les instances républicaines se sont ensuite élevées et ont condamné. Bien, et alors ? C’est tout ?
Les dirigeants de l’Etat ont failli sur trois points régaliens majeurs : l’éducation, l’ordre et la justice.
Le politicien est responsable mais pas coupable avait dit, autrefois, une autre ministre afin que le sang contaminé des victimes ne retombe pas sur elle. Soit, mais qu’au moins les responsables assument leurs responsabilités. Ne le faisant pas, les politiciens sont en danger, ils ne peuvent plus être respectés. Trop préoccupés par leurs jeux politiciens et leurs vains effets d’annonces. Qu’est-ce qu’un homme politique sans le minimum de respect des citoyens?
La République est en danger, si la Loi n’est pas appliquée. Si la Loi n’est pas respectée, les citoyens sont en danger. La démocratie est en danger quand, autrefois, François Mitterrand, président de la République, n’eut pas d’autre moyen d’expression que rejoindre une manifestation après le scandale de Carpentras ou quand, aujourd’hui, Manuel Valls, Premier ministre, ne peut que se plaindre, devant la représentation populaire, de ne pas être suivi dans l’indignation face à un nouveau crime antisémite.
A mal nommer les choses, disait Camus, on ajoute au malheur du monde. Les premières victimes assassinées ont été de la petite minorité juive ( un demi-million de citoyens), Sébastien Sellam, Ilan Halimi, les assassinés de Toulouse ; le drame n’est pas récent. Mais, le danger pour la République est-il vraiment là ? Je me souviens de la réflexion d’une amie hongroise auprès de laquelle je m’inquiétais de la résurgence d’un parti nazillon : certes, mais c’est en France qu’on tue des Juifs.
Les signes d’agression à la liberté sont d’abord arrivés de loin : d’Iran, du Darfour, du Nigéria de Boko Haram, du Kenya martyrisé par les Shebabs somaliens, de Syrie et d’Irak. Avec des victimes musulmanes par centaines de milliers. Pourtant, si 99% des victimes du terrorisme dans le monde sont musulmanes, la quasi-totalité des terroristes sont musulmans. Massacres de chrétiens par centaines de milliers qu’on ne veut surtout pas voir. Les journalistes et humanitaires égorgés, même quand ils se sont convertis à l’islam et plaident la cause des assassins ; normal, ils ne peuvent être que des traitres en puissance.
Puis les attentats reviennent en Occident. Nous avons oublié ceux de France, les plus nombreux et qui viennent encore de s’alourdir, ceux de Madrid, Londres et des Etats Unis. Le 11 septembre 2001 est dans les oubliettes de l’histoire. Les assassins, des médecins et des ingénieurs, se sentaient humiliés… Les victimes sont mortes. De jeunes européens s’engagent en Syrie pour le Jihad, l’imam de Lunel se refuse à condamner ses ouailles djihadistes. Il n’est pas le seul.
Où en est la lutte contre la résurgence massive de la honte de l’esclavage qui n’a jamais cessé ? Notre Garde des Sceaux, ancienne indépendantiste guyanaise qui n’a rien de Gaston Monnerville, pour ne pas faire porter l’idée par de pauvres gamins, tord le bras à l’histoire…
Au nom des humiliés esclavagistes, on torture la laïcité ; ils ne veulent pas de crèche, on les retire. Qu’importe les traditions, celle-là n’est pas bonne. Et les santons, finalement, ne représentent qu’une famille juive. Satisfecit pour les humiliés professionnels, mais est-ce pour autant qu’une case nouvelle s’allume chez les déséquilibrés ? Rien n’est jamais suffisant eux. Et on refuse d’entendre les intellectuels musulmans qui hurlent leur indignation et leurs alertes dans le silence. Peu dans les journaux, pas à la télévision. Et dans les ministères ? Les leaders d’opinion préfèrent aux débats, une police de la pensée correcte (exutoire aux fautes passées ?). Silence ! On comprend les anciennes attaques de Charlie Hebdo.
Qui est déséquilibré ? Les assassins sûrement, ils sont fous de Dieu. Mais les leaders d’opinions sont-ils vraiment sains d’esprit quand ils exonèrent de toutes les façons possibles les assassins potentiels ? Y compris en trahissant la laïcité, le ciment sociétal. Dédain pour les uns (pas de vœux pour Noël), respect pour les autres (vœux pour l’Iftar), plutôt que vœux ou silence pour tous. C’est-à-dire que les responsables politiques prétendent se plier aux nécessités laïques pour les uns et religieuses pour les autres.
Il ne s’agit pas de stigmatiser mais de prendre la mesure et de prendre des mesures, de protéger enfin la majorité silencieuse des français musulmans qui veulent vivre la démocratie dans une citoyenneté calme. Ils étaient venus pour ça, avant que ne soient ouvertes les portes à des prédicateurs qui veulent leur voler leurs enfants. Il y va de la sauvegarde des institutions et de leurs représentants.
Après avoir attendu de la nuit de la Saint Silvestre, nous venons d’avoir les vœux des islamistes… Le risque d’explosion est devenu majeur et les responsables ne seront sûrement pas à l’abri. L’enjeu est la Liberté, les fureurs pour elle sont toujours terribles et aveugles.
http://www.huffingtonpost.fr/richard-rossin/la-france-des-desequilibres-voir-la-verite-en-face_b_6434544.html
_______________
[1] Le rapport “Ruffin” a été remis le 19 octobre 2004
Poster un Commentaire