Ce qui commence avec les juifs ne finit pas qu'avec les juifs.

C’est aujourd’hui que j’ai envie de pleurer.
C’est maintenant que je suis révulsée.
Et j’attends avec peu d’espoir les réactions de la population.ce qui commence par les juifsVa-t-on voir ce soir d’immenses rassemblements spontanés dans la France entière, pour hurler de colère contre le meurtre de sang froid de juifs qui font simplement leurs courses pour le shabbat?
Ou bien va-t-on se contenter de les inclure tièdement dans les rassemblements prévus pour commémorer la mémoire des innocents tombés sous les mêmes balles dans les locaux de Charlie hebdo?
Je ne suis pas Charlie.
Non pas parce que je dédaigne la vie de ces douze personnes assassinées.
Oh non, eux avaient le courage envers et contre tout de toujours s’opposer à l’islamisme, et s’il est dans notre pays une attitude que j’admire et respecte, c’est bien celle qu’ils ont toujours maintenue, malgré le danger dont ils étaient conscients.
Je ne suis pas Charlie parce que j’avais déjà il y a trois jours cette amertume, ce sentiment de deux poids, deux mesures, ce malaise si bien exprimée par Jeannette Bougrab.
Je ne me souviens pas d’une telle mobilisation quand il y a trois ans des enfants juifs et 3 militaires ont été assassinés. Pas de marées humaines. Pas d’identification aussi absolue.
Juste une nausée de voir que certaines vies comptent plus que d’autres.
Bien sur le symbole de Charle Hebdo est fort : c’est celui de la liberté d’expression d’un pays.
Mais tuer des enfants juifs, c’est s’attaquer à la dignité d’un pays, et la disproportion des réactions me rend amère.
Alors je ne suis pas Charlie, non, voilà, je suis et reste juive, et même quand je suis déchirée d’horreur et de chagrin par l’assassinat de l’incarnation de la liberté en France, je ne communie pas avec ces gens dont je ne peux oublier que sans doute une grand partie d’entre eux ont regardé passer avec indifférence ou même bienveillance ces manifestations où l’on hurlait « Mort aux juifs ».
Allons, il n’y a pas deux sortes d’islamisme, il n’y en a qu’un : ce sont bien les mêmes qui tuent les journalistes de Charlie hebdo et les policiers en faction devant le journal, et qui assassinent des juifs de sang froid. Et ce sont les mêmes qui hurlent « Mort aux juifs » dans la rue, ici, en France.
De la marée de messages vus sur les réseaux sociaux, je n’ai retenu qu’un twitt : « 3 years ago, French Muslims were shooting Jews. 3 months ago, they were burning synagogues. What starts with Jews never ends with Jews. »
Ce qui commence avec les juifs ne finit pas qu’avec les juifs.
Line Tubiana
 

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