MÉMORIAL DE LA SHOAH : le programme de la nouvelle année

MONTRER, DIRE,TÉMOIGNER, ENCORE

Depuis une dizaine d’années, la date du 27 janvier est devenue la Journée internationale de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité.
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Pour le 70e anniversaire de la « libération des camps », le Mémorial de la Shoah présente une programmation exceptionnelle de manifestations ouvertes à tous avec des témoignages de rescapés, témoins directs de cette barbarie, des débats, des avant-premières, des rencontres et des projections…, bref, une vingtaine d’activités, gratuites pour la plupart ou d’un prix modique est ainsi proposée au public de janvier à mars 2015 pour commémorer le souvenir le plus noir de l’Europe, la fin de l’univers concentrationnaire nazi.

Au programme, à l’Auditorium Edmond -J. Safra

(Réservations conseillées par téléphone au 01 53 01 17 42 ou sur le site internet du Mémorial : www.memorialdelashoah.org)
Jeudi 15 janvier 2015 à 19h30, en avant-première, projection du 1er volet de la série documentaire « Jusqu’au dernier – La destruction des Juifs d’Europe» (8×52’) de William Karel et Blanche Finger,
70 ans après la « libération » du camp d’Auschwitz, les 8 volets sur la destruction des Juifs d’Europe explorent une histoire qui s’enracine bien avant le début du XXe siècle et se déploie aujourd’hui encore. Avec comme question centrale : non pas « pourquoi » mais « comment » un tel crime a-t-il pu être mis en place, la série analyse chacune des trois entités du drame : les bourreaux et leurs complices, les victimes, et le reste du monde.
1er volet, Les historiens décrivent à partir des documents d’archives l’exclusion systématique des Juifs de la vie politique, sociale, et culturelle allemande, ainsi que l’endoctrinement de la société qui l’a accompagnée. Les premiers jalons du projet d’extermination se mettent en place. En présence des réalisateurs et de David Cesarani, enseignant-chercheur, Université de Londres. Entrée libre sur réservation.
Dimanche 18 janvier 2015, Rencontres 
à 14h30 : Peut-on parler de « libération »des camps ? Au fur et à mesure de leur avancée, les armées alliées « découvrent » les camps nazis. Quels étaient leurs choix stratégiques et militaires ? L’ouverture des camps à l’Est et à l’Ouest a-t-elle été un objectif ? Quant au régime nazi, vaincu sur tous les fronts, quelles dernières tournures prend sa politique génocidaire ?
à 16h30 : Les dernières heures dans les camps à l’Ouest. Les nazis évacuent les camps de l’Est et forcent des milliers de prisonniers à marcher vers ceux situés à l’Ouest : Buchenwald, Bergen-Belsen ou encore Mauthausen. En avril 1945, les Alliés libèrent ces camps surpeuplés. À Buchenwald, l’organisation de résistance clandestine a-t-elle joué un rôle dans la libération du camp ? En présence d’Olivier Lalieu, historien, Rainer Schulze, professeur, Université d’Essex et Yariv Lapid, directeur du centre Humanisme et Éducation, Maison des combattants des ghettos, (Israël). Animée par Denis Peschanski, directeur de recherche, CNRS. Tarifs : 5 € /3 €
Jeudi 22 janvier 2015 à 19h, Rencontre
Poursuite de la politique génocidaire des nazis : le sort des détenus. Dans les derniers mois de la guerre, les détenus des camps vivent une situation paradoxale : le système concentrationnaire se désagrège, les espoirs de libération sont tangibles, pour autant les prisonniers sont menés dans la violence dans des « Marches de la mort » et forcés de travailler dans des usines d’armement. En présence de Daniel Blatman, historien et professeur, Institut du Judaïsme contemporain, Université hébraïque de Jérusalem, Piotr Setkiewicz, responsable du département de la recherche, musée d’Auschwitz. Animée par Tal Bruttamn, historien. Tarifs : 5 € / 3 €
Dimanche 25 janvier 2015, Témoignages
A 14h, Dans l’attente de la « libération » (juillet-décembre 1944). Alors que le débarquement allié en Normandie (juin 1944) et la libération de Paris (août 1944) ont déjà eu lieu, comment les déportés ont-ils vécu les derniers mois d’internement ? Quelles pouvaient être les attentes et la psychologie des détenus qui étaient régulièrement informés de l’évolution du front militaire ? En présence de Yvette Lévy, Léa Rohatyn (sous réserve), Nicolas Roth, Nathan Vanryb et Paul Schaffer (sous réserve), témoins. Animés par Claude Singer, historien, responsable du service pédagogique du Mémorial de la Shoah.
A 16h, Des « Marches de la mort » à la « libération » des camps (janvier-mai 1945) Face à l’avancée des Soviétiques, les survivants d’Auschwitz ont été jetés sur les routes par les nazis. Comment ont-ils réussi
à survivre alors qu’ils étaient à bout de force et que l’hiver était particulièrement rigoureux ? En présence d’Esther Senot, Odette Spingarn, Jacques Altmann, et Elie Buzyn, témoins. Animés par Jacques-Olivier David, coordinateur au service pédagogique du Mémorial de la Shoah. Entrées libres sur réservation.
Jeudi 29 janvier 2015
à 19h30, Projection du sixième volet de la série documentaire de William Karel et Blanche Finger, « Jusqu’au dernier »
Les ghettos sont liquidés, les Allemands éliminent les traces de l’Aktion Reinhard, alors que le rythme des assassinats à Auschwitz s’accélère. En présence des réalisateurs (sous réserve) et de Georges Bensoussan, responsable éditorial du Mémorial de la Shoah (sous réserve). Entrée libre sur réservation
Dimanche 1er février 2015, Projections
A 11h, La Dernière étape, de Wanda Jakubowska, fiction polonaise de 100mn, Studio Kadr, 1948, en vostf) Film restauré par le CNC-Archives françaises du film
Rescapée d’Auschwitz, résistante polonaise, Wanda Jakubowska réalise peu après sa libération un film, tourné dans le camp, qui retrace la vie des femmes déportées. Sa vision, caricaturale et irréaliste à la fois, reflète l’idéologie communiste d’après-guerre. En présence de Monika Talarczyk-Gubała, historienne de cinéma, maître de conférences, Université de Szczecin (Pologne). Tarifs : 5 € / 3 €
A 14h, Auschwitz visité et filmé dans les années 1960-1970,
– « Retour à Auschwitz » de Philipe Halphen, documentaire français de 26 mn (ORTF, 1967). À l’occasion de la commémoration d’Auschwitz le 16 avril 1967, l’équipe de « Cinq Colonnes à la Une » de TF1 est allée à la rencontre du public présent à Auschwitz.
Restauré par l’Institut national de l’audiovisuel (INA), ce reportage est présenté pour la première fois depuis sa rénovation.
– « Le musée » de Jerzy Ziarnik, documentaire polonais de 18 mn 40 (WFDiF, 1966, vo
traduction française diffusée par casque).
Exploitant un grand nombre de documents d’archives, lus en voix off, ce court-métrage suit le parcours d’un touriste qui viendrait voir l’exposition permanente du musée d’Auschwitz.
– « Le temps des vivants » de Jerzy Jaraczewski, documentaire polonais de 8 mn (WFDiF, 1972, vo traduction française diffusée par casque). La question, éminemment actuelle des usages touristiques du site d’Auschwitz est déjà abordée au début des années 1970 dans ce court métrage. Le documentaire tente de saisir les attitudes machinales des touristes (des gestes amoureux
aux visages d’enfants) et s’interroge sur le rôle des guides et sur ce qui peut être montré. En présence de Tal Bruttmann, historien, Ania Szczepanska, maître de conférences, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Animées par Jean-Charles Szurek, directeur de recherche émérite, CNRS. Tarifs : 5 € / 3 €
A 16h30, « La Petite Prairie aux bouleaux » de Marceline Loridan-Ives, fiction de 90 mn (Allemagne/France/Pologne, Mascaret Films, Ciné Valse, Capi Films, P’Artisan Filmproduktion, Heritage Films, 2003)
Myriam, qui vit à New York depuis une cinquantaine d’années, revient en Europe pour la commémoration annuelle des anciens d’Auschwitz. Elle décide de retourner à Birkenau où elle a jadis vécu dans l’enfer des camps de concentration. En présence de la réalisatrice Marceline Loridan-Ivens, et Jean- Jacques Zilbermann, réalisateur. Entrée libre sur réservation
Lundi 2 février 2015
à 16h, Projection « La fin de notre monde » de Wanda Jakubowska (Pologne, fiction, 138 mn, Studio Kadr, 1963, vostf)
Un jeune Américain vient visiter le musée d’Auschwitz pour voir à quoi ressemble un centre de mise à mort. Le chauffeur qui l’y mène, est un ancien prisonnier du camp. Il se rappelle sa vie dans le camp : sa participation au mouvement de résistance des prisonniers, la mort tragique de sa femme avec les enfants tsiganes dont elle s’occupait, la rébellion contre les SS qui détruisaient les preuves et finalement sa propre évasion. En présence de Monika Talarczyk-Gubała, historienne du cinéma, maître de conférences, Université de Szczecin (Pologne). Tarifs : 5 € / 3 €
A 19h30, Rencontre Présentation du projet du filmage d’Auschwitz,  »Auschwitz, la question de la « représentation »
une approche proposée par Emil Weiss
(Avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Le réalisateur Emil Weiss présente ici un projet, dont les images mêlant longs plans séquences, travellings et panoramiques aériens filmés par des drones, donnent la possibilité de comprendre la topologie des sites ainsi que leur articulation au sein du « complexe ». En présence du réalisateur. Extraits commentés de 30 mn. Entrée libre sur réservation
Dimanche 8 février 2015, Témoignages
A 14h, « Le retour en France ». Après la « libération » des camps et les « Marches de la mort », le retour des rescapés est une nouvelle épreuve : comment regagner la France et réintégrer un monde qui n’est plus celui quitté pendant la guerre ? Les rescapés reviennent sur les moments singuliers que furent les arrivées à la Gare de l’Est, le passage par le Lutetia, la prise en charge médicale, les premières nuits, les premières informations sur le devenir des proches… En présence de Ginette Kolinka, Isabelle Choko, et Robert Wacjman, témoins, et de Jacques Stanlow, Éclaireur israélite, chargé de l’accueil des enfants au Lutetia. Animés par Marie-Anne Matard- Bonucci, professeure d’histoire contemporaine, Université Paris 8. Entrée libre sur réservation
A 16h, « Se reconstruire après les camps ». Après le retour, les rescapés tentent de renouer avec la vie et de se reconstruire. Comment reprendre des études, travailler, fonder une famille après la déportation ? Que faire du passé ? La nécessité de témoigner finit par s’imposer à ces hommes et à ces femmes pour ne pas abdiquer. En présence de Sarah Montard, Francine Christophe, Milo Adoner et André Chomand, témoins. Animés par Claude Bochurberg, journaliste et auteur. Entrée libre sur réservation
 
Jeudi 12 février à 19h, Lecture
« Ecorces » de Georges Didi-Huberman
« C’est le simple “récit-photo” d’une déambulation à Auschwitz- Birkenau en juin 2011, la tentative d’interroger quelques lambeaux du présent qu’il fallait photographier pour voir ce qui se trouvait sous les yeux, ce qui survit dans la mémoire ». Écorces est à la fois un témoignage, un récit, et une interrogation sur le devenir d’Auschwitz, à la croisée du texte et de la photographie. Lecture et projection de photographies par l’auteur, Georges Didi- Huberman, historien de l’art, philosophe, maître de conférences à l’EHESS. Tarifs : 5 € / 3 €
Dimanche 15 mars Rencontres
A 14h30, « Les philosophes face à « Auschwitz »
Le nom d’ « Auschwitz » est devenu la métaphore du génocide des Juifs, mais aussi le paradigme de la cruauté humaine, de la violence extrême. Au regard des productions philosophiques existantes, deux questions se posent : peut-on philosopher sur « Auschwitz » – c’est-à-dire : la philosophie peut-elle s’emparer d’un objet historique que tout désigne comme impensable ? Et peut-on philosopher après « Auschwitz » ? En présence d’Edith Fuchs, professeure de philosophie, maître de conférences à Sciences-Po, Isabelle Delpla, professeure de philosophie, Université Jean Moulin, Lyon 3, Frédéric Worms, professeur de philosophie, ENS-Ulm. Animée par Sven Ortoli, rédacteur en chef des Hors- Séries de Philosophie magazine. Tarifs : 5 € / 3 €
Dimanche 22 mars, Témoignages La « libération » des derniers camps
A 14h, Bergen-Belsen, Buchenwald
Durant les mois d’avril et de mai 1945, les troupes alliées découvrent de nombreux camps de concentration à l’ouest : Bergen-Belsen, Buchenwald, Dachau, Theresienstadt, Mauthausen, Gross-Rosen. Comment les déportés ont-ils vécu l’évacuation des camps, les « Marches de la mort », la libération et enfin les rapatriements ? En présence de Denise Schuhmann, Marie Vaislic, Armand Bulwa, et Bertrand Herz, témoins. Animés par Olivier Lalieu, responsable de l’aménagement des lieux de mémoire et des projets externes du Mémorial de la Shoah.
A 16h, Dachau, Mauthausen, Gross-Rosen
Les prisonniers évacués du camp de
Dachau traversent un village de
Bavière lors de la marche de la mort à destination de Wolfratshausen. Le 26
avril 1945, au moment de l’approche
des troupes américaines, les
Allemands forcent plus de
7 000 prisonniers principalement des
Juifs à quitter à pied Dachau vers Tergernsee, au sud de l’Allemagne.
En présence de Raphaël Esrail, président de l’Union des déportés d’Auschwitz et témoin, Georges Gossin et Shelomo Selinger, témoins. Animés par Meïr Waintrater, journaliste et écrivain. Entrée libre sur réservation
Dimanche 29 mars
A 14h, Le génocide des Sinti et Rom – histoire et mémoire
L’extermination des Sinti et des Rom (Zigeuner), mise en place par les plus hautes instances de l’administration nazie, a entraîné la disparition de 80 % des familles tsiganes du Grand Reich. Partout en Europe s’est déployé le spectre des persécutions – de l’internement à l’extermination. Les mises au point historiques récentes et le combat pour la reconnaissance permettent de revenir sur l’histoire et la mémoire du génocide des Sinti et des Rom.
La NS-Zigeuner politik : la spécificité de la politique et de l’extermination raciales dans le Grand Reich et dans les territoires de l’est (1933-1945)
En présence des auteurs Karola Fings, professeure, Université de Cologne, directeur adjoint du centre de documentation sur le nazisme de la ville de Cologne. Animée par Henriette Asséo, historienne, FMSH-EHESS.
A 15h30, Témoignages
En présence de Rita Prigmore, et Raymond Gurême, témoins. 
Née en 1943 à Würzburg dans une famille d’artistes Sinti, Rita Prigmore survit aux expérimentations nazies perpétrées sur
elle et sa soeur jumelle Rolanda. Sa mère Theresia lui apprendra son histoire quarante ans plus tard, alors qu’elle est hospitalisée pour des troubles de santé liés à son passé.
Raymond Gurême faisait partie des 6 500 « nomades » et forains internés sur le sol français de 1940 à 1946. En 1940, il parvient à s’échapper du camp de Linas-Montlhéry grâce à ses talents d’acrobate et entre dans la Résistance. À deux reprises, arrêté puis emprisonné, il s’évade à nouveau et participe notamment en 1944 à la Libération de Paris.
Animés par Isabelle Ligner, journaliste.
A 17h, Historiographie et combats pour la reconnaissance de l’internement et de l’extermination des Sinti et des Rom en Europe
En présence de Paola Trevisan, anthropologue, chercheuse, association -Them Romanó de Reggio Emilia, et Michal Schuster, historien, musée de la Culture Rom, Brno. Animée par Ilsen About, historien, Centre Georg Simmel, EHESS. Entrée gratuite sur réservation
 
Mémorial de la Shoah 17 rue Geoffroy l’Asnier 
75004 Paris
Tél. : 01 42 77 44 72
Fax : 01 53 01 17 44 contact@memorialdelashoah.org www.memorialdelashoah.org
 

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