Les éditorialistes des quotidiens français hésitent mercredi face à la décision d’une majorité de députés de l’Assemblée nationale en faveur d’une reconnaissance d’un Etat palestinien: « geste fort » pour certains, « écran de fumée », « aveu d’impuissance » ou encore geste « inutile » pour d’autres.
– Dans L’Humanité, Patrick Apel-Muller estime que « cet acte est un geste fort, tout autant à destination des Palestiniens que des Israéliens, dont il appuie les plus lucides ».
— Dominique Quinio, (La Croix) y voit « le signe de l’exaspération de pays pourtant traditionnels soutiens d’Israël devant l’enlisement de la situation et la poursuite des colonisations par le gouvernement israélien ».
– Même analyse de Jacques Camus dans La Montagne Centre France : « Benjamin Netanyahou (…) a découragé ses plus fidèles alliés par sa politique obstinée de colonisation et son intransigeance ». « Même l’Europe a perdu patience comme en témoignent les votes intervenus en Grande-Bretagne, en Espagne et maintenant en France, écrit-il.
– D’autant que dans L’Alsace, Raymond Couraud estime que « ce vote est un écran de fumée qui cache une réalité : ni la France ni l’Europe ne sont capables d’imposer l’arrêt de la colonisation israélienne, ni de faire cesser les attentats palestiniens en Israël ». « Ce vote restera comme un épiphénomène hexagonal et un aveu d’impuissance », juge-t-il.
– Hervé Favre (La Voix du Nord) confirme: « La résolution votée hier à Paris n’aura aucun poids sur les acteurs du conflit », écrit-il tout en estimant qu’elle « aura en revanche un effet très direct chez nous : mécontenter la communauté juive et flatter le vote musulman solidaire de la cause palestinienne. De là à dire que c’était le motif principal… »
– Pourtant, dans Paris-Normandie, Baptiste Laureau y croit. S’il pense que « d’un point de vue juridique et diplomatique, ce vote n’a aucune valeur », il a, selon lui, « une portée symbolique et marque l’intention de la France de réconcilier deux peuples ».
– Yann Marec (Le Midi Libre) veut voir « dans cet acte politique de la part de la France (…) une forme de reconnaissance de certains droits. De droit à la vie simplement ».
– Plus pessimiste, Laurent Marchand, dans les colonnes de Ouest-France, s’inquiète de ce que « la politique de colonisation, notamment à Jérusalem Est, menée par les gouvernements israéliens successifs, a rendu de moins en moins viable l’État palestinien à naître (…) tout a été fait en vingt ans, pour réduire le futur État à une peau de chagrin. »
Revue de presse de l’AFP
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