La vague d’attentats qui frappe Israël, en particulier Jérusalem, répond aux incitations répétées des dirigeants palestiniens à s’en prendre aux « juifs » par tous les moyens. Cette culture de la haine est en passe d’avoir des conséquences irréversibles sur le conflit.
Il y a d’abord la nature des actes. Des crimes de sang-froid, spontanés mais pulsionnels, perpétrés contre n’importe cible humaine qui incarne le « Yehud » dans l’imaginaire palestinien. La dizaine d’Israéliens assassinés ces dernières semaines revêtaient tantôt l’apparence de l’occupant oppresseur (soldat, garde-frontière ou colon), tantôt du souilleur de lieux saints, infidèle (juif orthodoxe).
Il y a ensuite la cruauté des attaques, menées avec acharnement à la voiture bélier, au couteau, à la hache et au revolver. Un terrorisme barbare, sans pitié pour ses victimes, et suicidaire car les Palestiniens qui exécutent ces attentats ne cherchent jamais à fuir. Ils tuent et se battent jusqu’à la mort, en témoigne la bataille rangée qui s’est déroulée à l’extérieur de la synagogue de Har Nof, juste après la tuerie.
Ces actes sont viscéralement haineux, empreints d’une soif de revanche, nationaliste ou religieuse. Ils font écho aux appels répétés du Hamas à l’Intifada, à défendre Jérusalem et la mosquée al Aksa « menacée de destruction ». Des appels dont s’est fait écho le président palestinien Mahmoud Abbas au moment des tensions sur le mont du Temple, le mois dernier, et qui poussent les dirigeants israéliens à lui faire endosser la responsabilité, du moins morale, de la vague d’attentats qui secouent la ville sainte.
Cette situation marque un dangereux glissement du conflit israélo-palestinien vers le religieux qui n’est plus le seul fait d’organisations radicales, islamistes, comme le Hamas et le Jihad islamique. A l’évidence, les attentats actuels résultent d’une culture d’incitation à la haine contre Israël, avatar de la victimologie palestinienne depuis des décennies, et dont la rhétorique se base en partie sur le rejet du juif – les Palestiniens n’emploient jamais le mot « Israélien » en parlant des habitants juifs de l’Etat d’Israël. Le terrorisme palestinien ou d’inspiration islamiste a ça de dévastateur qu’il fait de chaque arabe un suspect.
Ce constat ne dédouane pas les différents gouvernements israéliens de leurs choix politiques, et ne minimise pas non plus l’impact du mouvement national-religieux en Israël depuis une vingtaine d’années, notamment en Cisjordanie. Mais la conquête de la terre promise, même illégale, ne s’est jamais mutée en folie meurtrière.
Solution politique
Pour répondre à la menace terroriste actuelle, imprévisible et donc très difficile à déjouer, les autorités israéliennes envisagent une série de mesures sécuritaires qui vont d’un renforcement du dispositif policier, déjà conséquent, à l’établissement de barrages permanents à l’entrée des quartiers palestiniens de Jérusalem. Cette option permettrait d’assurer un meilleur contrôle de la situation sur le terrain, de contenir des émeutes, mais elle présente aussi l’inconvénient de renforcer une évidence : la division entre la partie et ouest de la ville. Une entorse au discours officiel israélien faisant de Jérusalem une capitale unifiée.
La solution à la crise actuelle est en partie sécuritaire, mais elle aussi politique. Coté palestinien, ceux qui soufflent sur les braises du conflit se nourrissent du désespoir de leur population, souvent économique, de l’absence de toute perspective d’une vie meilleure, et plus largement de la frustration qu’entraine un maintien du statu quo avec Israël.
Le dialogue est une nécessité pour l’Etat juif, non pas pour aboutir à la « paix des braves », mais parce qu’une séparation entre les deux peuples permettra d’entamer un processus inévitable à terme : la réconciliation.
Maxime Pérez
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