Chers Amis,
Voici ma lettre au Président de la République sur le débat pour la reconnaissance d’un Etan Palestinien. Ce débat aura lieu que l’on soit pour ou contre, car le parlement est souverain et la majorité l’a décidé. Aussi ce n’est pas sur la légitimité ou non de débattre que j’ai choisi de m’exprimer mais sur les tenants et les aboutissant de ce débat. S’il s’agit d’une énième condamnation de l’un des acteurs et de l’absolution de l’autre, cela n’aura que des effets néfastes. s’il s’agit au contraire de prendre en compte les vrais enjeux et le changement de nature du conflit régional avec l’islamisme et le nucléaire iranien, ainsi que de mettre en place un mécanisme efficace de démilitarisation du Hamas, alors ce débat sera utile.
Sinon il sera un rendez-vous manqué de plus ou au pire déclenchera une nouvelle vague de violence comme celle que nous avons connu cet été.
J’espère que ce modeste texte, mais un témoignage d’un homme engagé et sincère pourra intéresser les lecteurs.
Marseille, le jeudi 13 Novembre
Copie à Mr le Premier Ministre,
Copie à Mr le Ministre de l’Intérieur
Monsieur le Président de la République,
Permettez-moi de solliciter de votre haute bienveillance quelques instants, malgré votre emploi du temps très chargé, afin de lire ce message.
Je suis médecin dans un Centre de Lutte contre le Cancer, professeur des universités et militant associatif œuvrant pour le dialogue interculturel.
Conscient de la radicalisation d’une partie des électeurs, j’ai récemment décidé de m’engager en politique afin d’apporter ma pierre à l’édifice pour le mieux vivre ensemble et le respect des différences. C’est ainsi que j’ai été élu Conseiller PS du 6ème secteur de Marseille, malgré notre cuisante défaite.
A ce titre, j’ai été l’un des initiateurs de l’appel intitulé « Défendre la République » lancé conjointement entre pro-palestiniens et pro-israéliens cet été en réponse aux actions violentes en marge des manifestations pour Gaza. Notre appel a été largement relayé par les médias (Le monde : http://www.lemonde.fr/teaser/?connexion&url_zop=http%3a%2f%2fabonnes.lemonde.fr%2fpolitique%2farticle%2f2014%2f07%2f29%2fl-une-est-propalestinienne-l-autre-pro-israelien-l-appel-de-deux-elus-marseillais_4464069_823448.html ; The Christian Science Monitor USA : http://www.csmonitor.com/World/Europe/2014/1024/Marseille-s-culture-clash-An-old-hatred-acquires-a-new-face). Et de fait, tout au moins à Marseille, nous n’avons pas assisté aux dérapages de la région parisienne. Ce positionnement a montré que des citoyens français pouvaient avoir des désaccords profonds et pourtant continuer à œuvrer ensemble dans le cadre de la laïcité.
Prochainement, l’Assemblée Nationale et le Sénat débattront du sujet de la reconnaissance d’un État Palestinien. Ce peut être une chance pour les deux Peuples à condition de ne pas se contenter d’énumérer les fautes des uns et les qualités des autres. Ce débat se doit d’aborder concrètement le contexte dans lequel s’inscrit le conflit avec le djihadisme et le nucléaire iranien ou celui central du désarmement du Hamas et de ses bailleurs de fond.
Ce peut être une chance pour la France et l’Europe de compter sur ce dossier en favorisant le rapprochement entre les palestiniens et les israéliens afin qu’ils reprennent les négociations. Il faut à tout prix éviter les initiatives unilatérales qui seront irrémédiablement vouées à l’échec comme cela a été démontré à maintes reprises et dont les retombées ne manqueront pas de se faire sentir dans notre pays. Quel que soit le contentieux entre israéliens et palestiniens, leur destin est lié. La paix, ils devront la conclure ensemble et non pas l’un contre l’autre. Ma position est détaillée dans un article publié dans le Huffington Post ce matin (http://www.huffingtonpost.fr/hagay-sobol/reconnaissance-etat-palestinien-europe_b_6148790.html).
Je reste à votre entière disposition et vous prie de croire Monsieur le Président de la République, en l’expression de mes salutations les plus respectueuses.
Pr Hagay Sobol
photo à la une
François Hollande
Auteur / Source / Crédit
FRED PAYET / AFP
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