Le clarinettiste Yom synthétise l’esprit du festival Jazz’N’Klezmer, dont la 13e édition a lieu du 17 novembre 4 décembre à Paris: un attachement profond au klezmer, un style musical né dans les communautés juives d’Europe de l’Est, avec un désir farouche de le réinventer.
Apparu en Europe de l’Est au 16e siècle, le klezmer, a atteint son apogée à la fin du XIXe, avec comme instrument roi la clarinette qui avait supplanté le violon. Noyé dans les vagues d’émigrations successives, il a ressurgi grâce à de nouvelles générations de juifs outre-Atlantique, à Buenois Aires dans les années 70, puis New York, pour renaître ensuite à Londres, Amsterdam, Paris…
Yom donnera deux créations témoignant de son désir d’ouvrir ces musiques, klezmer mais aussi yiddish, à d’autres idiomes.
La première, “Klezmer Far East”, où il mélangera les mélodies yiddish et klezmer à la sauce americana (folk, bluegrass, blues…). La seconde, “Back to the klezmer”, beaucoup plus ancrée dans le klezmer traditionnel, avec l’apport d’autres musiques d’Europe de l’est encore bien vivantes, tziganes de Bulgarie, de Roumanie, de Hongrie et des Balkans.
Klezmer Nova, une formation pionnière dans le renouveau du klezmer en France dans les années 90 — alors sous le nom d’Orient Express Music Schnorers — sera à l’affiche le 23 novembre. Cet ensemble incarne cet “entre-deux” où aime se situer le festival, entre klezmer et jazz.
Le duo Emile Parisien-Vincent Peirani, le saxophoniste israélien Eli
Degibri, la chanteuse-pianiste aux racines arméniennes Macha Gharibian, représenteront, eux, le versant jazz du festival, un jazz tissant toujours un lien avec les musiques venues d’Orient.
Pour ses treize ans — l’âge pour les garçons juifs de la bar-mitzvah, rituel de passage très important marquant leur maturité religieuse –, Jazz’N’Klezmer a en outre décidé d’organiser son “Bal-Mitzvah”.
DJ Socalled aux platines, un musicien canadien “électro-funk-klezmer”, sera le maître de cérémonie de cette soirée à laquelle participera A-Wa, trois soeurs, juives d’origine yéménite, qui emmènent leurs chants folkloriques sur le terrain de la transe électronique.
AFP
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