Nos cœurs y voient comme une chance,
comme un espoir.
Je découvre le combat acharné et périlleux qu’un homme et une femme mènent au péril de leurs vies contre les islamistes.
Un homme et une femme d’exception, parmi tant d’autres, que je voudrais représentatifs de tous ces anonymes qui combattent actuellement contre l’islamisme radical qui menace leur peuple et leur vie.
Ahmed Albasheer, irakien de 30 ans, réfugié en Jordanie, ancien reporter de guerre, a choisi la dérision et diffuse sur Internet l’équivalent d’un Late Show américain, avec une équipe irakienne qui a fui son pays.
Six membres de sa famille ont été tués en Irak, dont son père et son frère.
L’Albasheer Show fustige les politiciens, se moque des islamistes et veut défier la peur qu’ils engendrent.
« Mange ta tartine avant de te faire exploser. »
C’est ce que dit un barbu à un apprenti kamikaze dans un des sketches corrosifs et très drôles, qui ponctuent les interventions d’Ahmed Albasheer.
Les saynètes mettent en scène l’absurdité, le sectarisme et la violence des islamistes radicaux qui terrifient les irakiens, tout en les raillant avec des références outrancières occidentales, entre autres prises dans la publicité.
Tout le monde en prend pour son grade et c’est désopilant.
Y compris Nouri al-Maliki, l’ancien Premier ministre irakien, devenu vice-président, en incapacité de régler les problèmes du pays, et qui reproche à son peuple de vouloir à la fois la sécurité et l’eau potable !
Le message que veut diffuser Ahmed Albasheer aux centaines de milliers d’internautes qui regardent son show, c’est de ne pas céder à la peur et de continuer à résister.
Si son émission est très regardée, c’est qu’elle est bonne, qu’elle a une écoute et qu’elle dérange les radicaux.
Le courage et la pugnacité d’Ahmed Albasheer en ont fait un homme à abattre. Il est menacé de décapitation par les sunnites sur Youtube.
Plus de 4 millions d’irakiens ont du fuir pour échapper à la guerre, et près d’un quart d’entre eux est réfugié en Jordanie.
L’émission d’Ahmed Albasheer a finalement convaincu une chaîne privée irakienne de la diffuser, et ce sont désormais des milliers de personnes qui accèdent à son message de résistance.
Nos cœurs y croient encore une fois.
Helly Luv est une magnifique jeune femme kurde, pop star glamour, dont le peuple apatride est éclaté entre l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Turquie.
Helan Abdulla est née en Iran en 1988, l’année où Saddam Hussein a massacré des milliers de kurdes à l’arme chimique. Sa famille s’exile alors en Finlande et ouvre un restaurant. Elle ne pense qu’à chanter et danser. Repérée par un producteur américain, elle signe avec un label et devient Helly Luv.
Son destin bascule lorsqu’elle apparaît dans un clip avec des réfugiés et des combattants kurdes peshmerga.
« Risk it all », risquez tout, est la chanson et le clip qui promeut l’avènement d’un Kurdistan indépendant au nord de l’Irak, et qui lui vaut d’être menacée de mort depuis février dernier par l’armée islamiste de l’Irak et du Levant.
« Je suis prête à tout risquer. »
Pour une opération humanitaire en faveur de son peuple, elle retrouve à Erbil, capitale du Kurdistan irakien en guerre, l’appui de kurdes expatriés, d’un rocker venu du Danemark et d’une designer venue de Londres.
Le convoi s’avance en direction de la frontière syrienne, la route est dangereuse car les troupes islamistes sont à une heure, mais cela ne l’effraie pas.
Parce qu’elle ne croit pas en la peur et déclare qu’il ne faut pas lui accorder d’importance.
Elle se bat pour l’indépendance du Kurdistan et des femmes de son pays.
Elle affirme qu’il faut bousculer les tabous et casser les règles, sinon son pays n’évoluera jamais.
Elle visite les camps des réfugiés qui ont débarqué en Syrie. Essentiellement des femmes et des enfants, les hommes étant restés sur place pour défendre leur terre.
Les réfugiés de la ville syrienne de Kobané lui racontent les horreurs, les décapitations et la fuite de village en village. Ils ont perdu leur terre, leurs maisons et leurs biens. Ils n’ont plus de carte d’identité et sont apatrides.
Quarante millions de personnes se battent pour avoir un pays indépendant.
« Le peuple kurde a toujours connu le malheur »
Helan Abdulla , alias Helly Luv , vit entre Los Angeles et le Kurdistan, toujours escortée, car même une partie de sa famille voudrait aussi sa peau.
Elle serait soutenue par le PDK, le parti dirigé par le Kurdistan irakien, mais peu importe, c’est peut-être une starlette, mais elle n’est pas obligée de se mettre en danger, et elle dit que les vraies héroïnes sont les combattantes kurdes que les islamistes redoutent parce que s’ils sont tués par des femmes, ils n’auront pas droit au Paradis.
Il faudrait qu’ils sachent qu’aucun Paradis ne leur est réservé.
Pascale Davidovicz
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