Elle s’appelait Simone Jacob.
Elle n’a que 16 ans en 1944 lorsqu’elle est interpellée à Nice par la Gestapo.
Quelques jours plus tard, elle prendra la direction d’Auschwitz.
Simone Veil est une survivante.
Longtemps restée discrète sur son passé, c’est l’histoire politique et le devoir de mémoire qui vont faire d’elle une icône. Elle sera la ministre qui fera adopter la loi sur l’IVG et la première présidente du Parlement européen. Et aujourd’hui encore, elle reste l’une des personnalités préférées des Français.
C’est ce destin hors du commun que les équipes d’« Un jour Une Histoire » vont vous raconter.
A l’approche du 40ème anniversaire de la loi sur l’IVG, les équipes d’ « Un jour Une Histoire » lui consacrent un documentaire exceptionnel, retraçant son parcours à travers les lieux qui ont marqué sa vie : Auschwitz, les prisons françaises, l’Assemblée nationale…
Des archives personnelles inédites, mais également des témoignages de ses proches, de ses enfants et petits-enfants, de ses collaborateurs et de personnalités telles que Valéry Giscard d’Estaing, permettent de dresser le portrait intime d’une femme qui a marqué le siècle.
Née à Nice en 1927, son enfance est marquée très tôt par la tragédie. Déportée à Auschwitz à l’âge de 16 ans avec sa mère et sa sœur, elle fera de l’épreuve de la Shoah une force supplémentaire. Et la perte de sa mère comptera beaucoup dans ses combats de femme.
Sensible à toute forme d’humiliation, elle étudiera le droit, deviendra magistrate et visitera de nombreuses prisons de France afin de dénoncer les manques de l’Administration pénitentiaire à une époque où peu de femmes occupaient de tels postes. Elle se fera très vite remarquer et deviendra malgré elle ministre du premier gouvernement Giscard en 74, lui qui avait promis un vent nouveau de réformes dans une France vieillissante. Elle est alors désignée pour mener le combat de la loi pour l’IVG. Elle le fera avec force et conviction, mais victime de nombreuses attaques personnelles, elle en ressortira profondément blessée. C’est à ce moment-là que les Français découvrent que derrière cette femme souriante et populaire, à l’allure bourgeoise, se cache une femme capable de colère, encore hantée par l’épreuve des camps.
Elle en fera une force, là encore, en luttant pour la paix en Europe, son autre combat. Remportant avec brio les élections européennes de 1979, elle devient la première présidente du Parlement européen. Soucieuse que les jeunes générations n’oublient jamais ce qu’elle a vécu, et ne transigeant sur rien, elle n’a ensuite de cesse de vouloir témoigner de l’horreur nazie, s’opposant violemment dans les années 80 à certains membres du Front National qui l’attaquent sur cette période de l’Histoire.
N’ayant jamais voulu appartenir à aucun parti, cette femme libre s’est construite une autre vie en dehors de la vie publique. Malgré les honneurs, les plus hautes distinctions comme son entrée à l’Académie française en 2010, sa plus grande fierté reste aujourd’hui sa famille, elle qui est rentrée de déportation orpheline.
Et c’est sans doute en la voyant au milieu de ses enfants et petits-enfants, dans des moments familiaux intimes que l’on comprend vraiment qui se cache derrière Simone Veil.
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