Le 6 octobre dernier, Madame la Maire décidait, sans vote du Conseil municipal, de « mettre en veille » temporaire le jumelage de Lille avec la ville israélienne de Safed. La décision de Madame la Maire est à la fois déplacée et mal avisée.
Déplacée, car punir la ville de Safed en raison de la réponse israélienne aux tirs de roquettes sur les populations civiles d’Israël a aussi peu de sens que condamner Marcq-en-Barœul, ville comme Safed de 30 000 habitant, pour l’intervention française en Irak.
Mal avisée, car en ciblant le jumelage établi par Pierre Mauroy en 1988, Madame la Maire transforme un geste de fraternité et de rapprochement des peuples en combat politique partisan, attisant ainsi antisémitisme et rejet de l’autre.
« Punir Safed pour la réponse israélienne aux agressions
du Hamas a aussi peu de sens que condamner
Marcq-en-Barœul pour l’intervention française en Irak. »
La décision de Madame la Maire est en réalité la conséquence d’une manipulation habile de la part de groupes pro-palestiniens. Madame la Maire a justifié sa décision en déclarant « qu’une demande nous a été faite », cédant ainsi à une pétition calomnieuse signée par une poignée d’antisionistes radicaux.
Il faut dire que la campagne était bien orchestrée, depuis les appels à mettre fin au jumelage, scandés entre deux cris de « mort aux Juifs » lors des manifestations de cet été, jusqu’à la vraie-fausse pétition rassemblant une poignée de signatures.
Mais Madame la Maire ne pouvait pas raisonnablement penser qu’une part importante de ses électeurs s’étaient découvert une hostilité soudaine à Safed.
D’ailleurs, elle n’est pas la seule à céder devant la pression de mouvements pro-islamistes.
Dans un grand nombre de villes tenues par la gauche ou les Verts, les groupes pro-islamistes fleurissent et s’infiltrent dans les mairies à la faveur du dogme « Israël = Occident = capitalisme = Satan ».
En 2013, le maire (PC) de Bagnolet avait ainsi élevé au rang de citoyen d’honneur un criminel condamné à perpétuité par la justice française pour acte terroriste. La délibération, téléguidée par un obscur groupe anti-israélien local, avait ensuite été suspendue par le tribunal administratif à la demande du Préfet.
Des groupes prétendument « citoyens » se présentant comme agissant pour la « paix » confortent en réalité les intérêts des mouvements palestiniens les plus radicaux, propageant leurs thèses haineuses qui font d’Israël, de sa société, de sa culture, une caricature monolithique à la limite du ridicule. Et lorsque ces groupes tiennent la plume des élus, c’est l’intérêt des administrés qui est bafoué.
« Dans certaines villes tenues par la gauche ou les Verts,
des groupes pro-islamistes s’infiltrent dans les mairies
à la faveur du dogme
‘Israël = Occident = capitalisme = Satan’. »
La Ville de Lille doit reprendre son indépendance face au lobby pro-palestinien.
La Ville de Lille doit réactiver son jumelage avec Safed et soutenir le dialogue entre Palestiniens et Israéliens, et non se faire le porte-parole de la discorde.
Le jumelage avec les villes israéliennes, outil de dialogue entre les peuples, est une formidable opportunité pour les Maires de France de contribuer au processus de paix. Ici, là-bas, saisissons-la à pleines mains pour ouvrir aux citoyens un espace de rencontre à l’abri des conflits et des turpitudes de la politique étrangère.
Par Serge Dahan , Président du B’nai B’rith France
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