Des centaines de Palestiniens de la bande de Gaza ont pu quitter dimanche leur enclave, munis d’un laisser-passer de l’armée israélienne, pour se rendre à Jérusalem et prier à la mosquée Al-Aqsa à l’occasion de la fête musulmane de l’Adha.
C’est la première fois depuis 2007 que des Palestiniens musulmans de Gaza reçoivent collectivement et en si grand nombre l’autorisation par Israël de se rendre à Jérusalem, affirme une ONG israélienne.
ÂGÉS DE PLUS DE 60 ANS
Cinq cents habitants de Gaza, tous âgés de plus de 60 ans et donc moins susceptibles de représenter une quelconque menace sécuritaire selon l’armée israélienne, ont été autorisés à se rendre de dimanche à mardi à Jérusalem.
Arrivés dimanche matin à bord d’un bus affrété par l’armée, un premier groupe de pèlerins gazaouis a ainsi pu passer quelques heures sur l’esplanade des Mosquées et dans le vieux Jérusalem avec comme consigne de l’armée d’être de retour à 15h00 (12h00 GMT).
La plupart de ces fidèles musulmans n’avaient plus vu le dôme doré de l’esplanade des Mosquées, troisième lieu le plus saint de l’islam, depuis des décennies.
« Cela fait 35 ans que je ne suis pas venue. Ca a bien changé depuis », constate Oum Dallaleh Fayyad, habitante de Gaza. « J’ai l’impression d’être au paradis ».
L’organisation israélienne Gisha, qui milite devant les tribunaux pour la liberté de mouvement des Palestiniens, a salué ce geste envers les habitants de Gaza.
« Ce n’est pas arrivé depuis 2007. Des chrétiens ont été autorisés à quitter Gaza mais pas des musulmans »,
A l’occasion de la fête musulmane du Sacrifice, 500 autres Palestiniens, également âgés de plus de 60 ans, ont été autorisés pendant 3 jours à rendre visite à leurs proches en Cisjordanie .
EXPORTATION DE POISSON
L’armée a également autorisé pour l’Aïd al-Adha l’exportation vers la Cisjordanie de produits alimentaires de Gaza, principalement du poisson, une première en 7 ans, selon Gisha qui craint toutefois que ce « geste » n’implique pas forcément « un changement définitif » du blocus israélien qui asphyxie économiquement l’enclave côtière .
Les Palestiniens de Gaza ne sont pas autorisés à se rendre en Israël ou en Cisjordanie, sauf pour des raisons humanitaires, médicales, ou de rares exceptions qui font l’objet de négociations au cas par cas avec l’armée.
Et il ne faut pas s’en étonner ou s’en émouvoir car si la population de Gaza voulait vivre en paix et profiter de son voisinage avec Israël , il lui aurait fallu adopter un autre profil. Quand Sharon se décida à évacuer unilatéralement Gaza et rapatrier ses habitants juifs , il pensait qu’on lui en saurait gré et il recommanda de laisser en état de marche toutes les installations horticoles, les serres permettant des cultures à l’ exportation rémunératrice. Dès le premier jour, ordre fut donné par les terroristes de détruire la synagogue et tout ce qu’avait édifié les horticulteurs israéliens.
Une attitude hostile, des discours de haine, des tunnels de contrebande dissimulant des tunnels de mort pour stocker des roquettes de mort, vouliez vous que les autorités israéliens ouvrent leurs postes frontières et laissent se déployer dans tout le pays les suicide bombers ou les égorgeurs?
La guerre de 50 jours, les cinq mille roquettes, les 2.000 morts, les 66 jeunes soldats de Tsahal sacrifiés : les leaders du Hamas contemplent un champ de ruines, disent qu’il faudra 5 ans et cinq milliards de dollars pour reconstruire.
Et ils promettent aussitôt de renforcer leurs capacités de destruction et de recommencer bientôt .
André MAMOU avec AFP
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