Kippour pour tous Katy Bisraor-Ayache

La synagogue est bondée ?

Les places coutent chères ?

Les prières incompréhensibles ?

Le rabbin rébarbatif ?

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En Israël, au sein du monde orthodoxe sont nées depuis quelques années une série d’initiatives, des prières alternatives pour permettre à chacun de vivre le jour de Kippour dans la stricte tradition de l’orthodoxie juive, mais d’une manière avenante, attrayante et même parfois séduisante. Certaines prières sont mêmes strictement réservées aux femmes.
Depuis quelques jours, Maya répond chaque heure à des dizaines d’appels téléphoniques. Depuis le lancement de la campagne radiophonique appelant chacun à venir prier le jour de Kippour, le standard de Tzohar, l’organisation de l’orthodoxie moderne est assailli par des Israéliens – des jeunes israéliens, précise Maya- qui veulent pouvoir prier le jour de Kippour. Pour certains, c’est la première fois, pour d’autres, c’est l’occasion de vivre le jour de Kippour dans la tradition juive mais d’une manière plus amicale et avenante.
Le phénomène a débuté en 1999. Le Rav Michaël Melchior, alors député, lance l’opération Prions ensemble. Quelques dizaines à peine d’Israéliens avaient répondu à l’appel. Cette année, ils seront plus de 150.000 dans quelques 700 centres du nord au sud d’Israël: des centres communautaires, des salles d’école, parfois des cinémas, des tentes plantées dans le jardin public et même des boites de nuit (!), réaménagées spécialement pour le jour du Grand Pardon.
« Le nombre d’Israéliens qui jeune le jour de Kippour est en nette augmentation. explique le Rav Melchior Toutes les enquêtes le confirment. Et pourtant, ces personnes, restaient chez elle, ou se promenaient dans la rue, en vélo. Soit parce qu’elles ne comprenaient pas les prières, ou par manque de place dans les synagogues bondées. Il s’agit de tout un public: des traditionalistes, des laïcs, des jeunes à la recherche d’une identité justement le jour de Kippour, des moins jeunes à la recherche des mélodies et l’émotion de leur enfance. Même dans les kibboutz, le phénomène est sensible. Le monde rabbinique avait oublié ce public accuse le Rav Melchior, pourtant lui-même affilié au Grand Rabbinat d’Israël.
Ils cherchaient une clé pour ouvrir la porte du monde spirituel dit le Rabbin Stav, président de Tzohar et un des leaders du mouvement de l’orthodoxie moderne. Nous leur avons offerte cette clé.
Plusieurs enquêtes montrent qu’entre 75% et 85 % de la population israélienne juive, adulte jeûnent le jour de Kippour. Mais moins de 50 % prient dans les synagogues. Autre donnée, 40 % auraient voulu pouvoir prier dans un lieu de prières. C’est à ce public que s’adressent ces prières alternatives.
Après le succès du Prions ensemble, d’autres organisations, des communautés ont fait de même. Parfois, c’est même le maire d’une localité qui prend l’initiative de telles prières où religieux et laïcs prient ensemble. A Jérusalem, plusieurs centaines de jeunes, qui n’avaient jamais participé à une prière de Kippour se retrouvent chaque années à l’initiative de jeunes rabbins pour une prière expliquée étape par étape. Au kibboutz Migdal Oz, la prière pour tous est aussi celle des femmes. Dans ce fief de la nouvelle génération des femmes orthodoxes féministes s’est créé il y a deux ans, un groupe de prières exclusivement réservées aux femmes orthodoxes, qui elles-mêmes officient.
Le célèbre musicien israélien Eviatar Banaï explique ainsi cette tentation de la tradition. Issu d’une famille laïque, j’ai moi-même fui pour chercher des réponses, des repères. L’Inde, yoga, expériences transcendantales sur les routes de l’Asie. Et au retour, un jour, j’ai découvert les greniers oubliés de la mémoire juive. Eviatar représente toute une nouvelle génération, rebelle à une culture unique, à un pays sans tradition mais aussi à la religion des rabbins et aux coercitions. Ils veulent être juifs mais d’une autre manière. C’est dans ce phénomène de société que s’inscrivent ces prières alternatives du jour de Kippour.
Pour nos lecteurs se trouvant en Israël et désirant passer Kippour dans une de ces synagogues alternatives, le site de Tzohar, permet une recherche, localité par localité, quartier par quartier, avec le téléphone de la personne à contacter pour plus de renseignements.
http://evp.co.il/campaign/minisite/tzohar/kipur/
Par Katy Bisraor-Ayache
www.endirectdejerusalem.com
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