Jeudi 18 septembre, le CRIF fêtait ses 70 ans d’existence, à Lyon, où il est né. En effet, pendant la guerre, des responsables d’institutions juives se replient en « zone libre », et décident de coordonner leurs actions pour le sauvetage des juifs. Jacques Helbronner, président du Consistoire Central et coordinateur de cette action est arrêté à Lyon en octobre 1943, et commence alors la clandestinité. Léon Meiss lui succède et entouré du Grand Rabbin Jacob Kaplan, de Léo Glaeser, Joseph Fisher et d’autres personnages, il oeuvrera à la création de ce qui sera le CRIF, « Conseil Représentatif des Israélites de France », dont la charte est élaborée puis signée en janvier 1944.
Léon Meiss en devient le premier Président, et au lendemain de la guerre le CRIF devenu Conseil Représentatif des Institutions Juives de France, installe son siège à Paris.
httpv://youtu.be/ToC0nSsSqLU
La cérémonie s’est tenue dans l’Hôtel de la Région, sous la présidence de M. Jean-Jacques Queyranne, Président du Conseil Régional Rhône Alpes, et en présence de nombreuses personnalités, dont Roger Cukierman, le président du CRIF, les anciens présidents du CRIF, Mme Beate Klarsfeld, M. Antoine Sfeir, Directeur des Cahiers de l’Orient, Monsieur Dominique Réynié, Directeur général de la fondation pour l’innovation politique M. Gérard Collomb, Maire de Lyon, et bien sur Madame Nicole Bornstein, Présidente du CRIF Rhône Alpes.
Son discours d’ouverture de la cérémonie était remarquable en tous points. Faisant ressortir l’espoir et la croyance que l’antisémitisme ne reviendrait pas dans notre pays après la Shoah, rappelant que la vague d(attentats des années 80 était le fait de terroristes étrangers, Madame Bornstein a rappelé tous les combats menés avec succès pour que la bête meure. Traque des nazis, travail de mémoire effectué par de nombreuses associations, lutte contre le négationisme au sein de l’université, ici même à Lyon, et malgré tout ce travail :
» En France, un pseudo humoriste antisémite pérore, il y a des défilés aux slogans haineux, il y a des tags antisémites, des magasins juifs vandalisés, des synagogues attaquées, des« Juifs casse-toi, la France n’est pas à toi » des « mort aux Juifs » il y a eu un jeune juif assassiné parce que juif, des élèves, des professeurs juifs assassinés, il y a des visiteurs assassinés dans un musée juif. Il y a des français qui tuent des français parce que juifs. »
Mais Madame Bornstein ne veut pas comparer ce qui n’est pas comparable et sa conclusion est claire :
« Hier, l’occupant nazi avait trouvé dans le gouvernement de Vichy un auxiliaire zélé. Aujourd’hui, à l’inverse, la république est au front. Elle mène le même combat que nous et nous le voyons tous les jours, avec détermination« .
Et en effet, Messieurs Queyranne et Collomb ont évoqué la forte montée de l’antisémitisme et son caractère intolérable, et ont fermement exprimé leur opposition à toutes les dérives du pseudo-antisionisme que nous avons pu voir ces dernières années.
Line Tubiana
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