C’est un petit livre de 200 pages :
“7 années de bonheur “
par Etgar Keret aux Éditions de l’Olivier.
Nous vous conseillons de l’acheter ou de vous le faire offrir. Et si vous souhaitez faire un cadeau , offrez le et vous obtiendrez gratitude et reconnaissance.
Etgar Keret est un israélien né en 1967 à Tel Aviv. Scénariste, réalisateur, il est également l’auteur de plusieurs recueils de nouvelles qui l’ont rendu très populaire en Israel.
Dans “7 années de bonheur” il propose 35 nouvelles qui sont des chroniques “où il radiographie ses contemporains” comme il est dit dans la 4eme de couverture.
C’est léger, fin, ça n’a pas de prétention . On décrit des gens, on souligne leur singularité, on parle de la sœur ultra orthodoxe qui a onze enfants, du chauffeur de taxi qui vous dépose et vous demande de se soulager dans vos toilettes, d’un petit garçon qui comprend plus vite qu’il ne faudrait.
C’est du grand art la simplicité de ce texte ” sans rien en lui qui pèse ou qui pose”.
Mais on n’évite pas les thèmes importants comme l’antisémitisme .
Lisez plutôt :
” Dans une paisible petite ville d’ Allemagne de l’ Est, un comédien un peu ivre qui avait donné lecture de quelques unes de mes nouvelles deux heures plus tôt , m’expliqua que l’antisémitisme était une chose terrible mais qu’il n’était pas contestable que les juifs avaient par leur intolérable comportement jeté de l’huile sur le feu tout au long de l’Histoire ” .
Etgar Keret est traduit dans 25 langues et, à l’invitation de ses éditeurs, il a donné partout des conférences, des lectures et il en a profité pour nous offrir des instantanés des gens de toutes sortes qu’il a pu rencontrer.
Comme ces Suédois qui l’interrogent sur Yom Kippour et qui trouvent :
” l’idée d’une journée pendant laquelle aucun véhicule à moteur ne circule dans les villes, d’une journée où tout le monde va à pied en laissant son portefeuille à la maison, où tous les magasins sont fermés, une journée sans télé et même sans mise à jour sur un site web- tout cela évoquait plus pour eux un concept novateur à la Naomi Klein qu’une fête juive remontant à la plus haute antiquité …Conquis, les Suédois brûlaient d’envie, jalousant la chance que j’ai d’être né au sein d’une religion si merveilleuse”.
Etgar Keret se promène le jour de Kippour dans l’une des avenues les plus encombrées de Tel Aviv et il ” entend les oiseaux gazouiller leur chant du matin ” et il note :” j’ai fréquenté cette artère toute ma vie d’adulte mais je n’y entends les oiseaux que le jour de Kippour.”
Du grand art .
André MAMOU
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