Le grand rabbin de France, Haïm Korsia,
a commémoré vendredi dans les Vosges
le centenaire de la mort
du rabbin Abraham Bloch,
aumônier des armées pendant la Première Guerre mondiale, tué par un obus alors qu’il apportait un crucifix à un catholique mourant et dont l’histoire est devenu un symbole de l’union sacrée.
« Le 29 août 1914, un soldat tombe, mortellement touché, et voit le grand rabbin, portant la soutane comme beaucoup d’aumôniers. Il le prend pour un prêtre catholique et lui demande un crucifix », a déclaré Haïm Korsia lors d’une cérémonie à Taintrux (Vosges), en présence des autorités militaires et religieuses, ainsi que de l’arrière petit-fils de Bloch, Paul Netter.
« Pour répondre à l’ultime désir du soldat, le grand rabbin Bloch court chercher une croix dans le village le plus proche et la présente au moribond.
C’est alors qu’un nouvel obus les frappe tous deux et les réunit dans la même mort », a dit le grand rabbin.
Bien que le récit soit sujet à caution selon plusieurs historiens, l’histoire du rabbin Bloch, devenue particulièrement populaire, a été élevée au rang de symbole de l’union sacrée des Français dans le premier conflit mondial.
Premier aumônier israélite à tomber en 1914, le récit de la mort du héros Bloch a donné lieu à de nombreuses planches de colporteurs et articles dans la presse, ainsi qu’à un tableau.
L’écrivain Maurice Barrès, pourtant réputé antisémite, avait également salué la mémoire de l’aumônier dans l’un de ses livres, en y voyant un acte « plein de tendresse humaine ».
« Les circonstances de la mort du rabbin Bloch ne sont certes historiquement pas prouvées, mais c’est symboliquement très fort », a déclaré Haïm Korsia, qu s’exprimait devant la stèle érigée en 1934 en hommage au rabbin Bloch, en insistant dans son discours sur la fraternité inter-religieuse et l’unicité de la République.
« Cent ans après le geste sublime du grand rabbin Abraham Bloch, nous avons plus que jamais besoin de son message d’amour du prochain, son rappel de ce qu’est la vocation du creuset français et son rêve d’une France plus unie dans la diversité+ », a-t-il dit.
AFP
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