Le conflit actuel a mis en évidence les moyens financiers énormes dont dispose le Hamas pour construire son infrastructure terroriste. Une richesse qui est aussi celle des dirigeants.
Les dons des pays étrangers et notamment du Qatar, les palestiniens de la Diaspora, l’économie des tunnels sont les principales sources de cette richesse. Katy Bisraor nous décrit ces filières de l’argent.
Le conflit actuel a dévoilé la richesse de la direction politique du Hamas, alors que la majorité écrasante de la population palestinienne de Gaza vit dans la détresse. La presse égyptienne gouvernementale, ennemie jurée du Hamas, a volontairement diffusé les images de Khaled Mechaal, le chef du bureau politique, dans son appartement de luxe de l’hôtel Four Seasons de Doha et donné des détails précis sur la fortune personnelle d’Ismael Anieh, le dirigeant de l’organisation à Gaza: quelques deux milliards de dollars, partagée entre ses treize enfants.
Selon une étude publiée cette semaine par le journal économique israélien Globes, cette richesse du Hamas et des leurs dirigeants a trois sources principales.
D’abord, l’aide internationale. Une aide qui s’est fait plus rare ces dernières années mais qui avait été conséquente après les deux opérations israéliennes de 2009 et 2012. Ces fonds devaient servir à la reconstruction de Gaza. Mais le contrôle a été imprécis et confus et ces sommes ont été utilisées à construire des tunnels, à acheter des armes et des roquettes. La direction du Hamas a au passage pris de généreux pots de vin.
Le problème est surtout aigu avec le Qatar, devenu le principal pourvoyeur du Hamas. Pourtant le Qatar avait créé, après les accords d’Oslo, des relations prometteuses avec Israël qui se sont tendues avec la deuxième Intifada au début des années 2000.
Ce petit pays d’une superficie grande comme le Néguev avec une population de deux millions de personnes dont plus de 60 % de travailleurs étrangers est un empire financier, grâce à ses réserves en gaz, parmi les plus importantes du monde.
L’Emir Tamim ben-Hamad al-Thani depuis son arrivée au pouvoir a poursuivi la politique de son père. Le Qatar utilise sa puissance financière, pour s’imposer comme le leader du monde arabe. Dans ce cadre, Doha a créé et finance la puissance télévision al-Jazeera. Et pour devenir le fer de lance de l’islam sunnite et concurrencer l’Egypte, le Qatar soutient de plus en plus activement le mouvement des Frères musulmans et donc le Hamas. En février 2013, 100 millions de dollars; en novembre 2013, une nouvelle somme de 400 millions de dollars; au mois de mars dernier, l’agence de presse du Qatar révèle que l’émir a ordonné l’acheminement de carburant pour la centrale électrique de Gaza pour quelques 30 millions de dollars; et dernièrement, avant même l’opération à Gaza, Ismael Anieh, révèle que le Qatar versera 50 millions de dollars pour divers projets du Hamas à Gaza.
Avec ses pétrodollars et ses velléités politiques, le Qatar jour par ailleurs un rôle très problématique du point de vue israélien en soutenant ouvertement le parti arabe israélien, Balaad (National Democratic Assembly) L’ancien dirigeant et député du parti, Azmi Bishara recherché en Israël pour trahison, dirige aujourd’hui à Doha un centre d’étude, the Arab Center for Research and Policy Studies, justifiant le Hamas, généreusement financé par le Qatar et influent dans plusieurs universités dans le monde.
L’argent dans les caisses du Hamas arrive aussi des palestiniens eux-mêmes. Un puissant réseau de fundraising développé dans la diaspora palestinienne ainsi qu’en Cisjordanie. Impossible de connaître les sommes exactes, écrit le Globes, mais elles sont de toute évidence, énormes.
L’économie des tunnels est une autre source fondamentale de la richesse de l’organisation. Le Al-Ahram égyptien publiait récemment une vaste enquête sur le sujet expliquant comment la direction du Hamas prélevait des commissions et exigeaient des passe-droits sur tout ce qui transitait par ces tunnels. Construire un tunnel coute entre 25.000 et 250.000 dollars, selon la longueur et l’objet du tunnel, contrebande, communication, terrorisme écrit El Aram. Pour chaque tunnel, la direction du Hamas perçoit des droits et commissions..
Selon le journal, un millier de personnes à Gaza détienne plus d’un million de dollars, fruit de cette économie des tunnels et de ce soutien international et arabe au Hamas. Une véritable mafia commente un officier des Renseignements militaires,(Aman), sans contrôle aucun, la loi du plus fort, d’un petit groupe qui pille toute une population. Une situation qui interpelle Israël, car derrière ces aspects mafieux, ces réseaux financiers, financent le terrorisme.
Par Katy Bisraor
endirectdejerusalem.com
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