Gaza, et demain le Liban ? Par Maxime Perez

Les plans du Hamas

ont échoué ou presque.

ISRAEL-PALESTINIAN-CONFLICT-GAZA-TUNNEL

Même connu des renseignements militaires, les réseaux souterrains bâtis à Gaza ont pris de court l’armée israélienne et interpellent l’opinion. La guerre en cours est déjà riche d’enseignements.
C’est en septembre, pendant les fêtes du nouvel An juif (Rosh Hashana), que le mouvement islamiste prévoyait d’utiliser la trentaine de tunnels offensifs reliés au territoire israélien. Dans chaque passage, une centaine de terroristes devait transiter. Objectif : s’infiltrer au cœur de kibboutz frontaliers de Gaza pour tuer un maximum de civils et de militaires, puis prendre en otage ou capturer ceux qui pouvaient l’être. Si ce plan criminel avait été mis à exécution, il est facile d’imaginer le désastre qu’il aurait occasionné. « Une catastrophe de l’ampleur de la guerre du Kippour a été évitée », aurait confié le chef du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahou, lors d’une réunion spéciale avec ses ministres, jeudi soir.
C’est en explorant l’un de ces tunnels que des unités du génie militaire ont compris les intentions du Hamas. A l’intérieur, des cartes, des uniformes israéliens et d’importantes quantités d’armes ont été saisis. Dans certaines ramifications, de petits bunkers ont été mis à jour. Ils abritaient des menottes et bouteilles de chloroforme, à l’évidence destinés aux futurs otages israéliens. Ces révélations promettent d’alimenter une vive polémique à l’issue de cette confrontation avec le Hamas. Les renseignements militaires martèlent qu’ils connaissaient l’existence de ces infrastructures souterraines. Mais dans les faits, il a fallu attendre que le Hamas en fasse usage à trois reprises pour que le cabinet de sécurité israélien se décide à engager une opération terrestre à Gaza.
Désormais, la guerre a de nouvelles priorités : les tunnels, avant la destruction des rampes de lancement de roquettes. Selon l’armée, la destruction de ces souterrains doit prendre une quinzaine de jours. Mais il existerait des dizaines d’autres infrastructures similaires. En cas d’accord de cessez-le-feu, des responsables israéliens préconisent l’établissement d’une zone-tampon autour de la bande de Gaza afin d’endiguer ce phénomène. Cette solution, en plus d’avoir peu de chances d’être acceptée par le Hamas, n’offre aucune garantie à long terme. Sur le plan diplomatique, les appels à désarmer le mouvement islamiste palestinien, notamment de l’Union européenne, sont encourageants pour Israël. Mais là aussi, un tel mécanisme aura bien du mal à se mettre en place et n’empêchera pas, dans cinq, dix ou vingt ans, la remilitarisation de la bande de Gaza. Les fonds déjà promis par le Qatar à Gaza – des milliards de dollars – seront en partie redistribués aux brigades Ezzedine al Qassam.

AU SUD-LIBAN,

LE HEZBOLLAH

Dernière perspective inquiétante : la réalité à Gaza renvoie directement à celle du Sud-Liban, le Hamas ayant calqué son mode opératoire sur celui du Hezbollah pro-iranien. Depuis des années, l’organisation du cheick Hassan Nasrallah, cartes à l’appui, assure qu’elle a mis au point un plan d’invasion de la Galilée par ses combattants. Ses menaces n’ont jamais été réellement prises au sérieux par l’état-major de Tsahal. Depuis 2006, le calme à la frontière israélo-libanaise est peut être trompeur. Comme le Hamas, le Hezbollah ambitionne lui aussi des infiltrations meurtrières dans les localités du nord de l’Etat hébreu. Sitôt l’opération « bordure protectrice », l’armée israélienne devra vite se pencher sur ce problème.
Par Maxime Perez
M PEREZ

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