Jean-Christophe Fromantin est Député des Hauts-de-Seine et Vice-président des Groupes d’amitiés parlementaires France-Israël et France-Liban.
A Paris comme à Mossoul, des Juifs et des Chrétiens sont haïs et menacés à cause de leur appartenance religieuse. Et, dans l’un et l’autre cas, l’indignation cède progressivement sa place à la résignation, faisant craindre une banalisation de ce qui relève d’actes de haine contre l’humanité toute entière. A Paris on crie « mort aux juifs », à Mossoul on marque de la lettre « N » les maisons des Chrétiens et à Gaza des civils servent de boucliers humains. On commence par insulter en toute impunité et on laisse mourir dans l’indifférence.
Comment notre humanité en est-elle arrivée là ? N’a t’elle pas connu suffisamment de crimes, de guerres et de terreurs pour se lever contre ceux qui véhiculent cette haine ? Sommes-nous à ce point anesthésiés pour ne plus nous mobiliser contre l’activisme antireligieux de quelques fous ?
Réveillons-nous !
Car chacun a un rôle à jouer pour éviter la spirale de la violence et retrouver la paix. De la tolérance à la diplomatie, l’éventail est suffisamment large pour permettre à tous d’agir pour la réconciliation. C’est avant tout notre responsabilité que d’exprimer, là où nous sommes, notre refus de toute forme de discrimination. Et, si le respect de l’autre, le dialogue inter-religieux et la mise en place d’une laïcité ouverte aux expressions religieuses sont la toile de fond qui structure le vivre ensemble, l’Etat doit être le garant de cet équilibre. Il doit faire preuve de la plus grande autorité dès que les libertés religieuses sont menacées, dès que l’antisémitisme pointe ou dès que le racisme s’invite dans les relations sociales. Il ne doit pas laisser crier « mort aux juifs » dans les rues de Paris, sous aucun prétexte. Il ne doit pas laisser sans voix sa diplomatie quand des Chrétiens sont menacés en Irak. Il doit se mettre au service de la paix au Proche-Orient, allant jusqu’à l’implication personnelle et sans relâche de son Président.
Dans la torpeur de l’été, le risque est grand que la dignité et la vie d’hommes, de femmes et d’enfants ne soient que des faits d’actualité. Il nous appartient d’en faire ces causes qui donnent à notre engagement son sens et sa vérité.
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