Les soldats israéliens, appuyés par des chars et l’aviation, combattaient dans la bande de Gaza vendredi au deuxième jour d’une opération terrestre censée anéantir les infrastructures et la puissance de feu du Hamas palestinien malgré le risque pour les civils.
Vingt Palestiniens ont été tués en quelques heures . Un soldat israélien a été tué et deux autres blessés depuis le début jeudi soir de l’offensive terrestre.
La plupart des hostilités se déroulaient dans le sud du territoire palestinien, à Khan Younès et Rafah, et dans le nord, non loin de la frontière avec Israël. Le terminal frontalier israélien d’Erez, seul point de passage pour les piétons, a été fermé.
L’agglomération de Gaza était une ville fantôme, les rues complètement désertées, mais la situation y était calme en début de journée.
L’objectif principal des forces terrestres entrées à partir de plusieurs points dans Gaza, enclavée entre Israël, l’Egypte et la mer Méditerranée, est de détruire les tunnels souterrains de contrebande construits par le Hamas pour faire entrer des marchandises, de l’argent et surtout des armes.
Tout aussi menaçant, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, a affirmé qu'”Israël allait payer un prix élevé”.
“Ce que l’occupant israélien n’a pas réussi à réaliser par ses raids aériens et maritimes, il ne le réalisera pas par son offensive terrestre qui est vouée à l’échec”, a déclaré le chef en exil du mouvement islamiste, Khaled Mechaal.
Les combattants du Hamas et du Jihad islamique, son allié, ont continué de lancer des roquettes vers Israël pendant la nuit et en début de matinée.
COMBATS ET FRAPPES SUR DES TUNNELS
Selon l’armée, les soldats ont engagé des combats “neutralisant quatorze terroristes dans des échanges de tirs” et détruit “vingt lance-roquettes, mené neuf frappes sur des tunnels et visé 103 autres cibles terroristes”.
“Les premières indications semblent montrer que les résultats sont en conformité avec les attentes de Tsahal (l’armée israélienne)”, a-t-elle affirmé dans un communiqué publié vendredi.
Israël a déclenché le 8 juillet une vaste offensive aérienne contre Gaza pour faire cesser les tirs de roquettes mais a décidé jeudi d'”étendre ses opérations” avec un assaut terrestre après l’échec d’une proposition de trêve égyptienne.
Depuis cette date, au total 260 Palestiniens ont été tués et 1.770 blessés, selon des sources médicales palestiniennes. Un civil et un soldat israélien ont été tués.
Il s’agit de la première offensive terrestre à Gaza depuis celle menée en décembre-janvier 2008-2009 et qui s’était soldée par la mort de quelque 1.400 Palestiniens sans pour autant mettre définitivement fin aux tirs de roquettes.
Israël s’est retiré unilatéralement de la bande de Gaza en 2005.
Sur le plan diplomatique, Kerry, Fabius essayent de raisonner les forcenés du Hamas et de parvenir à un cessez le feu mais Tsahal veut casser toute l’infrastructure souterraine du Hamas, tunnels de contrebande, caches d’armes et accès au territoire israélien.
INFLIGER UN COUP SIGNIFICATIF
Pour Israël, l’objectif est “d’infliger un coup significatif aux infrastructures du Hamas”, un puissant mouvement soutenu par la Syrie et l’Iran.
Le bureau de Benjamin Netanyahu a justifié le lancement de l’assaut par le “refus du Hamas d’accepter le plan égyptien pour un cessez-le-feu et la poursuite des tirs de roquettes sur Israël”.
Au début de l’assaut jeudi soir, l’armée a commencé à bombarder très intensivement Gaza par air, depuis la mer et avec des tirs de chars. Blindés, pièces d’artillerie et unités d’infanterie avaient été déployés massivement depuis 10 jours à la frontière.
Le gouvernement israélien a en outre donné son accord pour la mobilisation 18.000 réservistes supplémentaires, portant le total de mobilisables à 65.000.
Selon le ministre de la Communication, Gilad Erdan, l’opération vise avant tout à “détruire les tunnels” du Hamas. Interrogé sur une éventuelle réoccupation de la bande de Gaza il a dit que ce n’était “pas l’objectif”.
Alors que les trois-quarts des morts palestiniens sont des civils selon l’ONU, Israël a accusé le Hamas de se servir de civils comme “boucliers humains” .
AFP
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