Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, dénonce dans un entretien à Libération les incidents d’une « grande violence » survenus dimanche devant la synagogue de la Roquette à Paris, où s’est exprimée selon lui une « haine des juifs » qui n’est « pas liée à ce qui se passe à Gaza »
Selon le plus haut responsable religieux de la première communauté juive d’Europe, des groupes de manifestants pro-palestiniens, après avoir été empêchés par la police de converger vers la synagogue des Tournelles, se sont rendus devant celle de la Roquette « pour l’attaquer avec une grande violence ».
TRAUMATISANTE
« La situation était très traumatisante, vraiment traumatisante pour ceux qui étaient à l’extérieur et à l’intérieur, pour les amis, pour la famille », estime le grand rabbin Korsia, qui parle d' »une foule complètement hystérique et dangereuse ». « Un ancien, âgé de 90 ans, m’a confié, les larmes aux yeux, que cela lui rappelait la Nuit de cristal ».
LES ORIPEAUX DE l’ANTISIONISME
Pour Haïm Korsia, « il y a une part de la population, une petite part heureusement, qui a une haine des juifs qu’elle habille des oripeaux de l’antisionisme ».
« Dans cette manifestation, on a entendu +A mort les juifs !+, +Les juifs dehors+, et ce n’est pas la première fois qu’on entend ces slogans insupportables à Paris et ailleurs », ajoute le grand rabbin citant, le week-end dernier en région parisienne, « une attaque de jeunes hurlant des slogans antisémites contre la synagogue d’Asnières et des cocktails Molotov lancés contre la synagogue d’Aulnay-sous-Bois ».
Dans un communiqué, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a aussi condamné « l’attaque » samedi d’une autre synagogue parisienne – outre les incidents survenus rues des Tournelles et de la Roquette -, celle de Belleville.
Pour le grand rabbin de France, « la haine qui s’exprime n’est pas liée à ce qui se passe à Gaza ».
Si c’était le cas, « on aurait vu des gens manifester à Paris contre ce qui se passe en Syrie ou des massacres de populations dans le monde. Mais non, ce qui s’exprime, c’est l’obsession anti-israélienne et antisémite », accuse Haïm Korsia, qui y voit « une haine qui se manifeste au quotidien même quand il n’y a pas de guerre : des jeunes juifs sont frappés dans le métro, dans la rue ».
AFP
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