Feu d'artifice et Tour Eiffel : un show pour bobos du PS interdit aux classes populaires

Un demi-million d’euros partis en fumée en moins d’une heure. C’est le prix du délirant feu d’artifice offert au pied de la Tour Eiffel ce 14 juillet 2014.
Envolée la magie de l’instant, petite jouissance d’éternel enfant prisonnier du principe de plaisir, le chiffre, lui, implacable et froid, demeure. 500.000 euros ont été brûlés pour un spectacle de carnaval, certes superbe, mais dont la nature dispendieuse ne saurait être contestée. feu_d_artifice 4
Le peuple, grand absent de cet événement
Ce spectacle hallucinant, de même que ceux qui le contemplaient avec des yeux de privilégiés, entre touristes et militants politiques bobos prêts à se pâmer à la moindre manifestation organisée par Anne Hidalgo, porte aussi la marque de l’époque. De par sa démesure, de par sa confiscation de la mémoire des morts de 14-18, réduite à n’être que le prétexte d’un divertissement de cour, ce délire explosif n’était pas un spectacle populaire.
Le peuple était le grand absent de ce 14 juillet au pied de la Tour Eiffel.
Ce feu d’artifice démentiel est le reflet du Paris d’aujourd’hui, réservé à ceux qui occupent une position sociale et culturelle leur permettant de ne pas s’interroger sur l’utilisation de la très chère taxe d’habitation imposée par la municipalité socialiste depuis 2001, taxe dont l’augmentation est exponentielle à mesure que passent les années.
500.000 euros (minimum) qui partent en fumée, cela vaut bien que l’on s’interroge sur l’opportunité d’une telle dépense festive, et sur son intrinsèque dimension symbolique, donc politique.
Le PS, calfeutré dans son petit monde
Ce feu d’artifice faisait aussi curieusement écho à l’intervention présidentielle de François Hollande à la télévision.
Le président, une fois de plus, est apparu non pas déconnecté, mais décalé des réalités françaises. Il a beau se plaindre, en privé, de ce que l’Élysée isole, enferme, emprisonne, ses déclarations télévisées ont démontré qu’il ne s’est pas encore donné les moyens de briser cet isolement.
François Hollande « décide », c’est lui qui le dit, mais contrairement à Jacques Chirac, il ne donne pas le sentiment que quelqu’un, quelque part, « exécute » ses décisions, y compris Manuel Valls.
Le PS au pouvoir apparaît de plus en plus hors-sol, calfeutré dans un petit monde d’entre soi.
Un monde où l’on se félicite sans cesse d’agir pour le bien et le mieux, entre une réunion de cabinet et un tweet auto-satisfait, débutant par le célèbre « Fier de… »,  au sortir d’une réunion avec des semblables, ces jeunes trentenaires dignitaires de l’énarchie et/ou de la nomenklarura rose, s’égayant dans les couloirs des ministères et des assemblées, mais qui n’ont pour la plupart jamais travaillé dans le monde réel et qui n’ont jamais serré la main d’un ouvrier ou d’un paysan.
L’autocongratulation des bobos du PS
Ce qui s’est passé avec le feu d’artifice de la Tour Eiffel est emblématique de cette coupure avec les vrais gens, le peuple de gauche et de France.
Sur Twitter, caisse de résonance de la cour socialiste, on n’en finissait pas de compter les louanges adressées à Anne Hidalgo par les affidés du pouvoir socialiste, national ou parisien.
Tous les courtisans de la boboïtude sociétale rose s’en sont donnés à cœur joie, de l’indispensable Jean-Luc Roméro, entre deux appels à l’euthanasie pour tous, aux membres les plus éminents du cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, en passant par les incontournables militants écologistes occupés à s’occuper dans les palais de la République…
Le petit peuple ne s’est pas senti convié
Mais le peuple de Paris, le petit peuple, lui, où était-il ? En vérité, chacun le sait, et lui le premier. Il n’est pas venu assister à un spectacle qui ne lui était pas destiné.
Ce petit peuple là, abandonné par la gauche, n’habite plus à Paris, hormis quelques îlots résiduels, ici et là, en passe d’être réduits.
Ce petit peuple là n’était pas sur les pelouses du Champ-de-Mars, le smartphone à 350 euros à la main pour filmer trois fusées qui font boum, puis twitter son amour du feu d’artifice, son admiration pour Anne Hidalgo et son enthousiasme d’assister à une commémoration censée célébrer les morts de 14-18 qui, c’est bien connu, chargeaient les tranchées allemandes en chantant « Imagine » de John Lennon…
Ce petit peuple là ne se sentait pas convié à célébrer le souvenir d’une Guerre mondiale de 1978 avec un feu d’artifice conçu pour ces Bobos Nabilla qui semblent être devenus le mètre-étalon de la culture et de l’histoire revue et corrigée par la très « sociétale » Mairie de Paris…
Ce petit peuple là, devant sa télévision, car dans notre pays, la télévision est devenue le dernier bien des pauvres, chassé de Paris ou en passe de l’être, se demandait pourquoi sa taxe d’habitation partait en fumée en moins de 35 minutes pour le bon plaisir de gens avec lesquels ils ne partagent plus rien de commun… feu_d_artifice 5
Ce petit peuple là n’a pas les moyens de venir applaudir le feu d’artifice de la Mairie socialiste de Paris, à supposer qu’il attende encore quelque chose de sa part…
Un feu d’artifice à la limite de l’injure
Les classes populaires ne sont pas festives, c’est là leur défaut aux yeux de l’élite rose-verte-sociétale qui règne sur Paris…
Les reportages télévisés attestent de cette absence… Seuls des touristes fortunés et des Parisiens tout aussi fortunés s’étaient donnés rendez-vous au pied de la Tour Eiffel… Sur les images, on cherche en vain l’homme du peuple… Il n’est pas là… Comme s’il savait que ce spectacle n’était pas pour lui…
On s’expose ici volontairement au procès en démagogie et « beaufisme » qui ne manquera pas d’être instruit par ces militants qui vivent entre militants, pensent entre militants, et jugent en militants…
Mais on n’en démordra pas : ce feu d’artifice du 14 juillet, trop grandiose et démesuré, à la limite de l’injure pour ceux qui souffrent, portait la marque de tous les maux qui frappent la gauche au pouvoir : le décalage avec le pays réel, l’abandon du peuple de gauche, l’entre-soi mortifère d’une nomenklatura rose-verte-sociétale et la confiscation divertissante de l’histoire à des fins boboïsantes…
Ce feu d’artifice était aussi beau que peut l’être la beauté du diable… Cette beauté qui ne dure pas…
bruno roger-petitPar 
Chroniqueur politique
 

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1223863-feu-d-artifice-et-tour-eiffel-un-show-pour-bobos-du-ps-interdit-aux-classes-populaires.html 

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