Deux scénarios se présentent aux Israéliens et ils sont tous deux déplaisants : Tout d’abord, le Hamas – désespéré – a choisi de mourir comme Samson. Si le mouvement [islamiste du Hamas] doit se retrouver dos au mur, ce ne sera pas faute d’argent pour verser les salaires ou faute de partisans au sein du monde arabe. Ce ne sera pas non plus parce que ses membres en Cisjordanie ont été gravement touchés ces dernières semaines ou parce que le mouvement a été abandonné par la population de Gaza. Ce sera le choix d’un suicide collectif.
En Israël, le second scénario est perçu comme étant plus réaliste : à Gaza, les membres de la branche militaire du Hamas ont évalué la stratégie israélienne et ils en ont conclu que le gouvernement bluffait. Les principaux ministres israéliens se contenteraient de proférer de vaines menaces.
Le Hamas doit prouver sa puissance à Israël
Si le Hamas veut que la série actuelle d’attaques aboutisse à quoi que ce soit, s’il souhaite dissuader Israël durablement, il doit lui prouver sa puissance. Les missiles lancés en direction de Tel-Aviv sont une ouverture pour déclencher des négociations.
En deux mots, les membres du Hamas avaient une idée, qui repose par ailleurs sur des faits. Une majorité israélienne au sein de l’Etat – le gouvernement et l’armée – ne voyant aucun avantage à affronter le Hamas à Gaza, elle a donc cherché à éviter un conflit. Le Premier ministre et le ministre de la Défense ont appuyé cette stratégie.
Lorsqu’un camp n’accorde plus aucune importance aux menaces de l’autre, ce dernier n’a plus aucune force de dissuasion. Un processus dangereux a commencé : le Hamas se permet une débauche de violence et Israël, qui n’a pas la gâchette facile, se voit contraint d’intensifier la réponse militaire, avec notamment un recours à des forces terrestres.
Le Hamas ne prend plus au sérieux les menaces
Le gouvernement n’a pas tort de croire qu’il parviendra à ses fins de cette manière, mais il doit prouver à lui-même, à ses habitants et au Hamas qu’il tiendra sa parole. La crédibilité est le maître mot de cette bataille. Au lendemain des combats, nous devrons nous demander pourquoi un ennemi comme le Hamas ne prend plus au sérieux les menaces du Premier ministre israélien.
Est-ce parce qu’Israël a trop menacé l’Iran, le Hamas et l’Autorité palestinienne sans jamais agir ? Ou le Hamas n’est-il plus capable d’écouter et de comprendre le processus de prise de décisions en Israël ? Par le passé, ce genre d’erreur a été commis par le camp arabe à de nombreuses reprises.Le chef d’état-major de l’armée israélienne s’est rendu à la division de Gaza le 8 juillet pour adopter une stratégie. Reste à savoir si les brigades d’infanterie déployées autour de Gaza entreront dans les zones densément peuplées de la bande de Gaza.
Lieberman est prêt à payer le prix d’une intervention
Lors de l’opération Pilier de défense, en novembre 2012, l’illusion d’une opération terrestre a été créée, mais les forces militaires ne sont pas réellement entrées en action dans les camps de réfugiés. Le Hamas a subi quelques dégâts, mais n’a pas été anéanti. A proprement parler, il n’y a pas eu de combats.
Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères israélien, a exigé lors de réunions gouvernementales que des tactiques différentes soient mises en œuvre : il a demandé que l’armée israélienne porte un coup décisif. Il est prêt à payer le prix de ce choix, en termes de pertes humaines parmi les soldats et les civils (dans les deux camps), mais aussi en termes d’images brutales que le monde relaiera.
« La prochaine fois, affirme-t-il, le prix sera plus élevé. Le Hamas n’aura pas 3.000 missiles, il en aura des dizaines de milliers. »
Pendant ce temps, Avigdor Lieberman reste minoritaire : une majorité au sein du gouvernement cherche à éviter de porter un coup décisif à Gaza.
Poster un Commentaire