Des chercheurs israéliens avancent encore dans la lutte contre le cancer

Comprendre et dépasser le phénomène de résistance aux traitements des cellules cancéreuses

Des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université hébraïque de Jérusalem ont découvert un processus pouvant expliquer la résistance des cellules tumorales face à certains médicaments. Cette découverte pourrait influencer de façon significative le mode d’administration des traitements anti-cancéreux et laisse entrevoir une solution pour arrêter la prolifération des tumeurs malignes.
La résistance des cellules cancéreuses : le nouvel enjeu
Le cancer est devenu un des défis majeurs de la recherche biomédicale ces dernières décennies. Et pour cause : cette pathologie est l’une des causes principales de décès dans le monde. Alors que plusieurs traitements ont été développés, les médecins ne peuvent malheureusement pas toujours prédire si un patient va effectivement bénéficier de l’effet thérapeutique du produit administré. Pouvoir identifier en laboratoire si une tumeur est effectivement résistante ou sensible au traitement est donc crucial.

L’enzyme MnK2

Rotem Karni et Avi Maïmon
Rotem Karni et Avi Maïmon

Dans une étude publiée dans le journal Cell Reports, le Dr Rotem Karni et son étudiant Avi Maimon de l’Institute for Medical Research Israel-Canada de la faculté de médecine de l’Université hébraïque de Jérusalem ont travaillé sur une enzyme appelée Mnk2 qui, dans les cellules cancéreuses mammaires, pulmonaires et coliques, est altérée. Cette protéine est impliquée dans la transmission des informations de l’environnement et du corps vers la cellule.
Les chercheurs ont montré que l’enzyme Mnk2 a deux formes: une dite « normale », qui inhibe la transformation en cellule cancéreuse, et une qui, au contraire, est cancérigène. L’équipe du Dr Karni a pu mettre en évidence l’altération de Mnk2 par les cellules cancéreuses, ce qui provoque l’élimination de la forme normale de cette enzyme et l’augmentation de la forme cancérigène. Ainsi, les cellules cancéreuses peuvent survivre et croître rapidement. En plus, les chercheurs ont découvert que la forme dite « normale » de l’enzyme active un programme de suicide des cellules lorsqu’elles sont en conditions de stress.

Un meilleur traitement du cancer

Afin de contrer ce processus, le Dr Karni et ses collègues ont développé des molécules qui peuvent convertir la forme cancérigène de Mnk2 en sa forme « normale » de façon à devenir sensible au stress et à pouvoir absorber les drogues anti cancer. « Le mécanisme que nous avons découvert explique comment les cellules cancéreuses éliminent la forme anti-cancer de Mnk2 sans changer leur ADN et comment elles deviennent résistantes aux traitements, un problème qui existe dans toute thérapeutique anti-cancéreuse de nos jours, explique le Dr Karni. Les nouvelles molécules que nous avons développées permettent de changer la structure de Mnk2 vers sa forme normale. Les cellules tumorales ainsi traitées seront sensibles de nouveau aux traitements anti-cancéreux. »
Cette recherche peut également mener vers un développement des biomarqueurs afin de tester la sensibilité d’un patient à différents médicaments. D’après le Dr Karni, la possibilité de déterminer si oui ou non un patient va bénéficier d’un traitement avant le début de la thérapie est d’uni intérêt capital. Son groupe de recherche est actuellement en train de développer un test diagnostic pour le marqueur qu’ils ont découvert.
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/76319.htm

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