Du 17 au 20 juin la conférence annuelle du Keren Hayessod s’est tenue en Israël, dans le Neguev. Cette conférence avait pour thème « Faire revivre le rêve – Sur les traces de Ben-Gourion ».
A cette occasion le Keren Hayessod décerne chaque année son prix Yakir à des personnalités du judaïsme dans le monde, en en signe de reconnaissance pour « leur engagement et leur volontariat, ainsi qu’à ceux qui se sont distingués par leur contribution à la promotion des buts et objectifs du Keren Hayessod, tant en Israël qu’à travers le monde juif. »
Depuis que ce prix est décerné, il n’a été décerné qu’à cinq personnalités françaises, et outre leur engagement, elles ont un point commun : ce ne sont pas des personnalités connues médiatiquement. Cette année le prix a été décerné à M. Joseph Nakam, qui ressemble en tous points à ses prédécesseurs.
Joseph Nakam, le nom ne vous dit rien? Essayons différemment : Jo Nak, ou plutôt Jonak. Et si ça ne vous dit toujours rien, c’est que vous n’êtes pas une femme accro aux chaussures……. Les autres comprendront qu’il s’agit du créateur de la marque incontournable depuis quelques années déjà.
Joseph Nakam est né en 1955 à Mascara, en Algérie, et est arrivé en France avec la vague de l’exode des pieds noirs, en 1962. Dès 1968 il commence à militer en faveur d’Israël, et cet engagement ne s’est jamais démenti. A chaque crise, guerre, intifada, il sera présent, mais il s’intéresse aussi aux communautés de la diaspora en détresse : Ethiopie, Argentine, Ouzbekistan. Toute l’histoire de sa vie pourrait se résumer en quelques mots : action en faveur d’Israël et du peuple juif, et c’est à ce titre que le Keren Hayessod lui a décerné son prix Yakir.
C’est accompagné de toute sa famille que M. Nakam s’est rendu en Israël pour recevoir ce prix, et c’est pour lui primordial, comme il nous l’a expliqué lors d’un entretien.
« Derrière ce prix, il y a un long parcours de vie militante. Je ne suis pas un homme de cocktails, ni un homme de représentations, de mains serrées. J’ai été sollicité par le Keren Hayessod pour ce prix, et j’ai d’abord refusé, parce que cela ne me correspond pas. J’ai finalement accepté pour une raison très simple et très importante. Je suis allé avec tous mes enfants à cette cérémonie : c’est un moment que mes enfants ne pourront pas oublier, et qui leur rappellera toujours nos devoirs. Nous avons des valeurs essentielles, qui sont des valeurs « révolutionnaires » à notre époque en ceci qu’elles sont des valeurs constructives. Le « Tikoun Olam », cette recherche de l’amélioration et de la réparation, voila ce qui est particulier au judaïsme, ce que je veux transmettre à ma famille ».
M. Nakam nous a longuement parlé de l’importance du Keren Hayessod dans sa vie.
« J’ai un credo : Israël, le peuple juif, la communauté. Le Keren Hayessod participe depuis 1920 au développement du pays. Il est impliqué dans tous les stades de sa construction, et est lié à l’état et au peuple. Et surtout, ses projets évoluent et ainsi par exemple le projet Ayalim est un de ceux qui me tiennent à cœur. Il s’agit aujourd’hui de développer les zones oubliées du pays. Pour cela, des universitaires, des étudiants, des gens animés d’un idéal, quittent les grandes villes d’Israël, l’Israël n°1, pour aller s’installer pour d’assez longues périodes dans l’autre Israël, Israël n°2, pour aider les populations à se développer, et tenter de combler le fossé culturel et social ».
Enfin, M. Nakam conclut sur les émotions ressenties à cette occasion.
« Etre distingué par un prix comme celui-ci, cela ne peut pas laisser indifférent. On ressent de la surprise, et aussi de la fierté. Mais la fierté n’est pas seulement une fierté de la distinction. C’est aussi et surtout une fierté accrue d’appartenir à cette communauté. Je suis arrivé en Israël dans le contexte particulièrement triste de l’enlèvement de ces trois enfants. Dans cette douleur, nous sommes unis encore une fois. La disparition de ces enfants nous frappe de plein fouet, exactement comme s’il s’agissait d’un enfant de notre famille. Comme chaque fois qu’une tragédie frappe un membre de notre communauté, c’est tout notre peuple qui est frappé. »
Notre communauté peut aussi être fière de compter parmi ses membres une personnalité d’une telle valeur, préférant l’action à la représentation.
Line Tubiana
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