Le Parlement israélien
a élu mardi comme
10e président d’Israël
Reuven Rivlin,
pour succéder à
Shimon Peres.
A l’issue d’un scrutin à deux tours, M. Rivlin, soutenu par le Likoud a obtenu 63 voix contre 53 à son rival centriste Méïr Sheetrit. Les trois autres prétendants, deux femmes et un ancien prix Nobel de chimie, avaient été éliminés au premier tours.
“Je pense qu’ils (les députés) ont écouté le sentiment du peuple”, a déclaré le nouveau président à la télévision, en référence aux sondages qui le donnaient vainqueur depuis des semaines.
Figure haute en couleur, Reuven Rivlin, 75 ans, fait partie de l’aile droite du Likoud. C’est un partisan déclaré du “Grand Israël et il n’a jamais caché son hostilité à la création d’un État palestinien.Mais le nouveau président est aussi un ardent défenseur de la démocratie parlementaire, qui a promis de jouer un rôle d’arbitre en tant que chef d’état.
Cet ancien officier du renseignement militaire a ainsi fait du rapprochement avec les Arabes israéliens, descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la création d’Israël en 1948, sa marque de fabrique politique.
Avocat de formation, connu pour son affabilité et ses traits d’esprit, M. Rivlin, a débuté sa carrière politique en 1988 en se faisant élire député du Likoud à la Knesset. Il deviendra ensuite à deux reprises président de la Knesset (2003-2006 et 2009-2013).
CHANGEMENT DE CAP
Reuven Rivlin n’avait reçu que du bout des lèvres le soutien de Benjamin Netanyahu, le chef du Likoud, l’inimitié avant tout personnelle entre les deux hommes étant de notoriété publique.
M. Netanyahu avait d’ailleurs tenté de convaincre le prix Nobel de la paix et survivant de l’Holocauste Elie Wiesel de se porter candidat pour contrer M. Rivlin.
En Israël, le poste de président est largement honorifique et les pouvoirs exécutifs restent aux mains du Premier ministre. Le chef de l’Etat a toutefois pour tâche de nommer après les élections législatives la personnalité chargée de former une coalition et appelée à devenir Premier ministre.
Mais, fort de sa notoriété internationale, Shimon Peres, élu président en 2007, a su adroitement utiliser une fonction essentiellement protocolaire pour promouvoir un message politique en faveur de la paix.
“L’élection du 10e président israélien annonce un changement de direction pour la présidence: elle va passer de la politique internationale aux questions intérieures”, a prédit le Haaretz.
“Nous devons réaliser que le prochain président ne sera pas un Peres. La présidence va retrouver sa fonction naturelle, de représentation et de cérémonial”, a jugé l’éditorialiste vedette Nahum Barnéa.
Shimon Peres quittera ses fonctions le 28 juillet, avant son 91e anniversaire.
Daphné Rousseau pour AFP
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